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Droit d'inventaire



Édito Lausanne FM – Mardi 18.12.07 – 07.50h



Dans l’élection de mercredi dernier, au Conseil fédéral, la totalité de la lumière accaparée par Christoph Blocher a été, pour certains de ses collègues du gouvernement, une aubaine inespérée : profiter de l’éclipse et de la pénombre pour passer entre les gouttes, se faire réélire dans l’indifférence générale, malgré un bilan bien maigre.

Car il paraît qu’on réélit un conseiller fédéral, désormais, en fonction de son bilan. Je m’en réjouis. Pendant des décennies, ce poste confinait au mandat à vie, il fallait vraiment des Mirages pour trébucher, ou alors la maladresse d’un coup de fil. Sinon, la réélection procédait d’un automatisme.

Vous avez dit bilan ? Magnifique ! Allons-y pour le bilan. Celui de Moritz Leuenberger, tout d’abord. Le plus ancien conseiller fédéral, plus de douze ans en poste. Douze ans pour faire quoi ? En matière d’énergie ? En matière de télécommunications, surtout, avec une loi sur la radio et la télévision qui ressemble à une usine à gaz, et qui freine l’impérieuse nécessité de concurrence, dans ce domaine. En matière de transports : la troisième voie Lausanne-Genève qui n’est toujours pas là ; l’axe Zurich-Milan totalement privilégié sur les variantes favorisant la Suisse romande. Bref, l’impression d’un conseiller fédéral qui n’arrive pas à imposer ses vues.

Vous avez dit bilan ? Alors je vous propose le bilan de Samuel Schmid. Un homme intègre, à coup sûr, solide. Mais qui ne veut tout simplement pas voir la nécessaire révolution qui attend encore notre politique de sécurité. Il croit encore en la milice, il est bien l’un des derniers. Il s’accroche encore, désespérément, à l’arme à domicile, ce mythe de la confiance au citoyen-albalétrier. Il est resté, dans sa tête et malgré une bonne volonté touchante, le colonel Schmid, héritier d’une armée qui comptait encore 600.000 hommes, il y a moins de vingt ans. Il a défendu, devant le Parlement, des achats d’armement d’un autre âge. Il s’est même fait minoriser.

Seulement voilà. Mercredi dernier, MM Schmid et Leuenberger ont été réélus sans problème. Ils sont passés entre les gouttes. On ne les a même pas vus. Nulle ligne éditoriale pour commenter leur élection. Tétanisés par le pouvoir personnel prêté à Christoph Blocher, les 246 grands électeurs n’ont même pas songé, un instant, à sanctionner l’impuissance impersonnelle. Il est vrai que ces deux-là ne les dérangeront jamais trop. C’est fini. Vous pouvez passer. La torpeur fédérale peut perdurer.




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