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Liberté - Page 412

  • Par pitié, surtout pas des saints !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.02.21

     

    Pourquoi élisons-nous des magistrats exécutifs, ou des députés ? La réponse est simple : pour qu’ils travaillent au service de la communauté, et qu’ils obtiennent des résultats. Les ministres, en donnant l’impulsion gouvernementale. Les parlementaires, en votant des lois utiles (et non superflues), et en contrôlant rigoureusement l’activité de l’exécutif. Nous les élisons pour cela, et pour cela seulement.

     

    Nous ne les élisons pas pour qu’ils « soient » des hommes et des femmes bien, dont on puisse dire : « Quelles qualités, quelles valeurs morales ! », etc. Nous ne les élisons absolument pas, non plus, pour qu’ils « donnent l’exemple » à la population, par un comportement personnel, privé, qui feraient d’eux des modèles de vertu. Pour cela, nous avons des saints, ou apparentés, c’est très bien aussi, mais désolé, ça ne relève pas de l’ordre politique. En clair, nous ne les envoyons pas siéger pour qu’ils « soient », mais pour qu’ils « fassent ».

     

    Juger sur le « faire », plutôt que sur l’être. Tel a toujours été, comme citoyen, mon exigence face aux politiques. Ce que je dis là est diamétralement contraire à tout ce que vous pouvez lire, entendre, partout autour de vous, toute cette pesanteur morale, toutes ces enquêtes insupportables sur la vie privée des élus, comme s’ils devaient être parfaits. Je dis et je pense l’opposé de cette chape de plomb qui s’est invitée à peser sur nos consciences. Cette opposition radicale à la mode du moment, je l’assume.

     

    Je me passionne pour la politique depuis l’enfance. J’avais douze ans et demi à la mort de Charles de Gaulle, mon père m’a offert les Mémoires de Guerre, dans la superbe édition de chez Plon, j’ai immédiatement dévoré l’ouvrage, et en un demi-siècle, j’ai bien dû le relire cent fois. On y découvre un homme au service d’une cause, prêt à tout pour y parvenir, y compris la ruse politique la plus éprouvée. Il ne ruse pas pour lui-même ! Pas pour s’enrichir ! Mais pour atteindre l’intérêt suprême qu’il se fixe : libération du territoire, restauration de la souveraineté, finir la guerre (même sur un strapontin) à la table des vainqueurs. A ce dessein final, qui est de l’ordre d’un destin national, il subordonne tout, y compris la morale. Il fait de la politique comme Richelieu ou Mazarin, avec la part de cynisme que cela implique. Au final, on le lui pardonne. Et cela, pour une seule raison : parce qu’il a réussi. S’il avait échoué, l’Histoire l’aurait laissé sur le chemin.

     

    La politique n’est pas une éthique de la morale, elle est une stratégie de réussite. Il ne s’agit pas « d’être » quelqu’un de bien (c’est même, à mes yeux, totalement hors-sujet), mais d’atteindre des objectifs utiles au bien commun. La Libération de la France, au final, c’est mieux que son Occupation. La souveraineté maintenue d’une nation, c’est mieux que son assujettissement. Peu importe quels hommes, quelles femmes nous ont permis d’atteindre ces buts suprêmes, peu importe qu’ils soient moralement des exemples. La seule chose qui compte, c’est qu’ils aient atteint des objectifs utiles au bien public. Je vous invite donc, fraternellement, à laisser la morale aux moralistes. Et à juger les politiques sur ce qu’ils font, non sur ce qu’ils sont.

     

    Pascal Décaillet

  • Nathalie Fontanet : éloge de la dette !

     
    Sur le vif - Mardi 16.02.21 - 18.54h
     
     
     
    Dans le Temps, Nathalie Fontanet défend la dette. Elle en minimise les effets. Un discours de gauche. C'est au moins clair. Sur cet aspect, comme en termes de Mobilité, le Conseil d'Etat est déjà à gauche !
     
    Le candidat Cyril Aellen, du même parti (PLR), est, lui aussi, entré en matière sur la dette. A plusieurs reprises. Il ne tenait pas ce discours comme bouillant - et brillant - député de droite.
     
    En termes de rupture, sur cet objet précis, il n'y a qu'un homme : Yves Nidegger.
     
    Je ne dis pas que le choix du 7 mars doit s'opérer sur ce seul critère. Ni pour qui je vote. Non, je dis juste ce qui est. Je dis les faits.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Méchant Viktor, douce Angela !

     
    Sur le vif - Mardi 16.02.21 - 17.07h
     
     
     
    Quand la Hongrie du méchant M. Orban ferme ses frontières, nos beaux esprits hurlent au fascisme.
     
    Quand l'Allemagne de la gentille Mme Merkel fait exactement la même chose, aucun problème !
     
    L'Allemagne ! Première puissance d'Europe, en pleine expansion, en pleine phase ascendante, l'une des plus impressionnantes depuis la Guerre de Sept Ans (1756-1763).
     
    L'Allemagne ! Moteur économique et industriel du continent, première démographie, potentiel militaire en constante expansion (cela aussi, personne n'en parle), marchés de l'Est reconquis.
     
    Et elle les ferme avec qui, ses frontières ? Pas avec le Kazakhstan. Elle les ferme avec...... l'Autriche ! L'Allemagne verrouille le passage avec cette autre elle-même, ce voisin du Sud avec lequel elle entretient depuis des siècles un rapport si complexe, tantôt : "Nous sommes les mêmes", tantôt "Il y a tout de même des différences". Destin commun jusqu'en 1806, puis rupture, puis sept années communes entre 1938 et 1945, puis à nouveau deux pays différents. Je t'aime, moi non plus !
     
    La décision est à peu près comparable à une fermeture des frontières, sur l'Elbe (je connais, de très près), entre la Saxe historique et la Prusse.
     
    Seulement voilà. La gentille Mme Merkel, ça n'est pas le méchant M. Orban. Pour lui, on crie, on s'étrangle. Pour elle, on ferme les yeux. Et on se dit que l'Autriche, pour l'Allemagne, c'est quelque chose qui pourrait ressembler à ces vers sublimes de Verlaine :
     
    " Je fais souvent ce rêve étrange et
    pénétrant
    D'une femme inconnue, et que j'aime,
    et qui m'aime
    Et qui n'est chaque fois, ni tout à fait
    la même,
    Ni tout à faut une autre, et m'aime et
    me comprend ".
     
     
    Pascal Décaillet