Liberté - Page 412
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La seule grâce d'un sourire
Sur le vif - Mercredi 25.11.20 - 21.50hLe ministre dit au Parlement ce que doit être un Parlement.Et des parlementaires l'applaudissent.Le ministre dit à la presse ce que doit être la presse.Et des journalistes applaudissent.On a le "premier pouvoir" qu'on mérite.On a les médias qu'on mérite.Vive le peuple souverain, féroce, marmoréen.Vivent les mots, libres, aériens.Solubles dans la seule grâce d'un sourire.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
C'est nous les patrons : vive le peuple !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.11.20
« Nous sommes ici par la volonté du peuple, et n’en sortirons que par la force des baïonnettes ! ». La phrase de Mirabeau, lors du Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789), résonne en moi, depuis l’enfance, comme l’une des plus belles jamais prononcées dans l’espace politique. Elle sonne au fond, plus encore que la Prise de la Bastille (14 juillet 1789), le vrai lancement de la Révolution française, que j’ai toujours considérée comme l’enchaînement d’événements le plus important de l’Histoire. Elle sonne la charge, parce qu’elle affirme la primauté du peuple, par la voix de ses représentants, sur toute chose. L’exact inverse, donc, de la Monarchie absolue, où le souverain est quasiment d’essence divine. Le contraire, surtout (parce que le bouleversement est plus structurel), du système de castes, avec la Noblesse et ses privilèges, le Clergé qui les partage, le Tiers-Etat qui tente de survivre.
Je suis un Suisse passionné depuis toujours par la Révolution française. Mais aussi par ses suites chez nous, en Suisse romande : la République Helvétique (1798), l’essor des mouvements républicains sous la Restauration, qui sont les ancêtres des radicaux, et surtout le bouleversant « Printemps des Peuples », en cette année 1848, la plus importante de toutes, qui marque le début de la Suisse fédérale, la Suisse moderne. J’ose dire que les événements du treizième siècle, autour de 1291, avec toute la part du mythe qui le dispute à l’Histoire vérifiée, me touchent moins. Mais enfin, je suis Genevois d’origine valaisanne, ou Valaisan de Genève si on préfère : dans les deux cas, mes ancêtres (de Salvan ou d’Orsières) ne sont pas Suisses avant 1815 ! Le treizième siècle, dans cette mémoire-là, intellectuelle, familiale, spirituelle, affective, c’est vraiment très loin. Si j’étais originaire de Stans, Sarnen, Glaris, Appenzell ou Herisau, je verrais assurément les choses autrement. L’Histoire suisse, c’est le choc dialectique de ces deux champs de références : le treizième siècle, le dix-neuvième.
En Suisse, nous avons encore mieux que la démocratie représentative, celle de Mirabeau : nous avons la démocratie directe ! Et là, il faut rendre hommage, j’en conviens, à des traditions plus ancestrales que le Siècle des Lumières, celles des Landsgemeiden par exemple, même si nos droits populaires modernes datent de la fin du dix-neuvième siècle. J’aime la démocratie directe, passionnément, parce que, comme dans la phrase sublime de Mirabeau, elle rend hommage à ce qui vient d’en bas. Non plus seulement le choix des personnes, mais celui des thèmes ! Hommage absolu au fleuron de nos droits : celui d’initiative, qui permet à une poignée de citoyennes et citoyens d’interpeller, un beau dimanche, la totalité du corps électoral suisse !
Telles sont nos valeurs. Tel est notre trésor commun. Dans le beau temps comme dans la tourmente, dans la santé comme dans la crise sanitaire, ne renonçons jamais à exercer la démocratie. C’est nous les patrons : vive le peuple !
Pascal Décaillet
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Avec nos restaurateurs !
Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.11.20
Bistroquets, cafetiers, restaurateurs, tenanciers de bars, cuisiniers, serveurs, fournisseurs, nous sommes avec vous ! Parce que, depuis le début de la crise sanitaire, vous êtes en souffrance. D’en haut, d’un diktat de la bureaucratie sanitaire cantonale, ce printemps, on vous a fermés, tous. Et puis, d’un claquement de doigts, à l’orée de l’été, on vous a rouverts. Et puis, à l’automne, on vous a refermés ! On joue avec vous, avec vos nerfs, vos espoirs, vos angoisses. Vous êtes, sur le plan économique et social, les grandes victimes de la période noire que nous traversons.
Nous sommes avec vous, cela signifie que nous nous réjouissons, tous, de revenir fréquenter vos établissements. Car le meilleur moyen de soutenir un restaurant, c’est tout simplement d’aller, de temps en temps, y manger un plat du jour ! Et le meilleur moyen de soutenir un libraire, c’est de lui acheter, une fois ou l’autre, un bouquin. Le reste, c’est du pipeau ! On ne va quand même pas, sur des années, jouer au yoyo avec les nerfs des gens, fermer trois mois, rouvrir trois mois, refermer. Comme si le métier de commerçant n’était rien d’autre que celui d’huissier, celui qui tient la porte, un jour il ouvre, un autre il ferme.
Dès qu’il y aura eu réouverture des cafés et restaurants, il nous faudra, nous tous, un élan citoyen de solidarité. Non avec des mots. Mais juste, une fois ou l’autre, en fonction de nos capacités économiques, une petite visite dans leurs établissements.
Pascal Décaillet
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