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  • Joséphine, la radio, le temps qui passe

     
    Sur le vif - Dimanche 07.07.24 - 11.56h
     
     
    Je n'ai écouté, dimanche dernier et ce matin, que les deux premiers épisodes, mais je puis déjà l'affirmer : la Série d'été de la RSR sur Joséphine Baker est absolument remarquable. Tout comme l'avait été, il y a quelques années, celle sur François Hardy.
     
    Remarquable, pourquoi ? D'abord, pour ses qualités radiophoniques intrinsèques, où le récit se mêle à la musique, le passé au présent, les rythmes alternent, le verbe évoque, c'est cela l'essence même de la radio.
     
    Remarquable surtout, parce que les deux premiers épisodes de cette Série font appel à l'Histoire, bien avant la naissance de Joséphine. Et là, enfin, cette grande connaisseuse des Etats-Unis qu'est Nicole Bacharan peut montrer, tellement plus qu'en trois minutes d'interview formatée sur Trump ou sur Biden, toute l'étendue de sa compétence et de sa passion pour l'Amérique.
     
    L'Histoire de l'esclavage aux Etats-Unis. Avant, pendant et après la Guerre de Sécession, un esclavage de facto maintenu, des décennies après l'abolition, après Lincoln. L'esclavage dans le Missouri. La séparation des Noirs et des Blancs, partout dans l'espace public. Les lynchages. Ce qui demeure de tout cela, en ce 3 juin 1906 à Saint-Louis (Missouri), lorsque Joséphine vient au monde.
     
    Plus que tous les autres, la radio est le média du temps qui passe. Ce que les historiens appellent diachronie, la perception du réel dans sa durée. On dirait, pour un peintre, la vision dans l'espace, le champ, la perspective. Par la culture du locuteur, sa passion historique, le choc du verbe et des sons, la radio met en ondes l'Histoire avec une ductilité qu'aucun autre média n'égale. Cette Série, prometteuse comme l'aube d'un été, en est un vivant exemple.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Souveraineté, protectionnisme, pouvoir d'achat : on n'échappera pas à ces thèmes!

     
    Sur le vif - Vendredi 05.07.24 - 14.49h
     
     
    Souveraineté politique. Souveraineté industrielle. Souveraineté agricole. Protectionnisme économique. Régulation de l'immigration. Pouvoir d'achat. Tout, en France, se joue autour de ces idées-là, qui sont puissamment montantes. Comme partout en Europe.
     
    Des idées, bon sang ! Pas le Carnaval des Animaux politiques dont nous gratifient les médias français. On en a MARRE de voir défiler ces visages, ces égos, ces beaux parleurs, tous partis confondus, je dis bien TOUS.
     
    Quel que soit le résultat dimanche soir, la France devra travailler sur les bases de ces idées-là. Soit avec le RN à Matignon. Soit sans lui, parce que Macron aurait réussi à survive encore un peu en bricolant une coalition. Peu importe, au fond !
     
    Tiens, je gage que, si Macron survit, il n'aura de cesse de s'inspirer des thèmes brassés par le RN. En les adoucissant certes, pour la forme. Oui, il s'occupera de souveraineté. Oui, il s'occupera de protectionnisme. Oui, il s'occupera de pouvoir d'achat. Cet homme-là, intelligent, est un piqueur d'idées. En politique, ça n'a rien de péjoratif, si c'est sentir les besoins profonds d'un peuple.
     
    Souveraineté. Protectionnisme. Retour à la nation comme espace de référence, ce qu'elle est depuis 1792, et n'aurait jamais dû cesser d'être. Donner enfin la voix au peuple directement sur les thèmes, et pas juste pour choisir des "représentants". Si Bardella est empêché de le faire, Macron ou un autre le fera. Tout simplement, parce qu'une masse montante du peuple français, à droite comme à gauche, le veut.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Contre la puissance d'une idée qui monte, on ne peut rien

     
    Sur le vif - Mercredi 03.07.24 - 10.46h
     
     
    "Cinq années de répit pour l'Ancien Monde". En ces termes, ici même, le dimanche de l'élection d'Emmanuel Macron, en mai 2017, à 20.02h, je commentais l'événement. Il fut réélu en 2022, ce furent donc finalement sept années de répit. Mais là, c'est fini.
     
    Faire barrage : l'obsession des Français, en ce début juillet 2024. Elle ravive au mieux le système des forteresses de Vauban, au pire la Ligne Maginot, dont on a pu mesurer l'inutilité en mai-juin 40. Contre une stratégie de mouvement, audacieuse et imaginative, les fortins ne servent à rien.
     
    Faire barrage : tout le macronisme se résume à ces deux mots. Emmanuel Macron est un homme intelligent, truffé de qualités. Mais toute sa stratégie, depuis 2017, est d'ordre défensif. Les idées qui montent, celles du RN sur la souveraineté et le contrôle de l'immigration, celles de la gauche sur la cohésion sociale, il cherche à tout prix à les contenir.
     
    Un homme intelligent, mais maladivement imbu de son pouvoir. Crispé, autoritaire à souhait, dès que vient poindre la moindre contestation de sa majesté : on l'a vu face aux Gilets jaunes, auxquels il s'est montré sourd. On l'a vu dans la crise Covid. On le voit, depuis sept ans, dans sa politique européenne, son obédience atlantiste, son mépris du monde agricole, et avant tout sa délirante politique migratoire.
     
    Faire barrage. Contre qui ? Contre le Pacifique ? Contre la volonté souveraine du peuple français ? Ce dernier, de plus en plus clairement, réclame le retour à la souveraineté nationale, industrielle et agricole, ainsi qu'un contrôle draconien des flux migratoires. A quoi s'ajoute un irrépressible besoin de sécurité intérieure. Il réclame aussi la cohésion sociale, la protection des plus faibles, le pouvoir d'achat pour les classes moyennes qui travaillent.
     
    Le peuple français réclame cela, et rien d'autre. Vous pouvez lui brandir tous les barrages que vous voulez, toutes les évocations du fascisme, des années trente, tous les fantômes de Vichy, vous n'y pourrez rien, Macron n'y pourra rien. Que la majorité du 7 juillet soit relative ou absolue, le problème n'est même pas là. Contre la puissance d'une idée qui monte, on ne peut rien. Tout au plus, temporiser, nommer un "gouvernement technique", une sorte de Kerenski provisoire.
     
    Tout cela, ce sont des expédients, pour permettre à l'actuelle classe politique de rester encore un peu au pouvoir. Face à l'Histoire, tout cela sera balayé. Contre la puissance d'une idée qui monte, on ne peut rien.
     
     
    Pascal Décaillet