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  • L'esprit qui toujours dit non

     
    Sur le vif - Samedi 02.03.24 - 16.53h
     
     
    Je l'ai dit, je le répète : dans la question ukrainienne, le pays qui doit nous intéresser de très près, ces prochaines années, est l'Allemagne.
     
    Les Etats-Unis ont un plan d'expansion de l'Otan à l'Est depuis 1989. Mais il n'ont pas d'équation particulière avec l'Ukraine. Ils s'en occupent juste ces temps, parce que le théâtre d'opérations de leur expansion est l'Ukraine. C'est tout. Il pourrait être un jour l'Estonie, les Pays Baltes dans leur ensemble, la Finlande ou la Suède.
     
    L'Union européenne n'existe pas politiquement. Elle n'a ni diplomatie, ni Défense. Elle n'a que de belles paroles. Seules existent les nations.
     
    La France, malgré ses rodomontades bellicistes, n'a aucune espèce d'intérêt historique pour l'Ukraine. Un conflit entre Kiev et Moscou, avant 1989, eût passé pour une affaire intérieure à l'URSS, et n'aurait intéressé personne à l'Ouest. On se serait même réjoui de voir l'Empire se disloquer.
     
    Reste un pays d'Europe. Lequel ? Le plus puissant. Il s'appelle l'Allemagne. Première puissance économique d'Europe, quatrième du monde. Un pays qui monte en force, sur le continent, non seulement depuis 1989, mais, pour qui sait lire l'Histoire à long terme, depuis Frédéric II de Prusse (1740-1786). C'est lui, ce souverain d'exception, qui, un siècle après la ruine absolue de la Guerre de Trente Ans (1618-1648), a remis les Allemagnes dans la course, en Europe.
     
    Il faut bien comprendre une chose : le 8 mai 1945, malgré l'immensité des ruines, n'est au fond qu'une défaite d'étape dans la très longue renaissance des Allemagnes depuis la Guerre de Sept Ans (1756-1763), les victoires de Frédéric II, le début du charbon, via la Silésie conquise notamment.
     
    Défaite d'étape : regardez à quelle vitesse vertigineuse l'Allemagne s'est reconstruite, sur les cendres de 1945. Et pas seulement à l'Ouest.
     
    Hypothèse : un jour, les Etats-Unis cesseront de s'intéresser à l'Ukraine, parce que, dans leur mouvement sinusoïdal interventionnisme/isolationnisme, il seront entrés dans la seconde phase. Restera en Europe, avec une équation passionnée sur la question ukrainienne, économique, financière et agricole notamment, un géant d'Europe centrale nommé Allemagne.
     
    Ce jour-là, les vrais acteurs historiques seront sur scène. Pour tenir quels rôles ? Lequel sera Faust, et lequel Méphisto ?
     
    Et lequel, sommé de se présenter, lancera à l'autre cette réplique inoubliable : "Ich bin der Geist, der stets verneint".
     
    Je suis l'esprit qui toujours dit non.
     
     
    Pascal Décaillet