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  • Les extases du cyclo-diacre

     

    Sur le vif - Lundi 01.06.20 - 15.58h

     

    Gardons-nous, frères et soeurs, de confondre le cyclo-diacre avec le cycliste, tout court.

    Le cycliste est l'usager d'un moyen de transport. Pour se mouvoir, il a choisi le vélo, comme d'autres ont opté pour la voiture, le scooter, la trottinette ou le téléphérique.

    Le cyclo-diacre, c'est le cycliste militant. Il s'est converti un jour, il en a été transfiguré. Le feu ! Alors, de son corps d'avant, devenu cendre et braise, a émergé l'être nouveau. Par le vélo, il a trouvé la paix. Il a trouvé la voie (cyclable). Il a trouvé la vérité.

    Le cyclo-diacre n'est pas un égoïste. La sublimation de sa métamorphose, il veut la partager. Avec tous. Alors, tel le chrétien des premiers siècles, il se fait prosélyte. S'il faut aller vers le martyre, allons-y tous ensemble, en pédalant.

    Métamorphosé. De cloporte, il est devenu colporteur. Partout, il répand la bonne nouvelle. Il récite. Il encense. Il nous invite à la liturgie des temps nouveaux. Il nous éduque aux mots de son latin d'église : mobilité douce, transfert modal. Tout sceptique, qui ne serait pas immédiatement illuminé par la Grâce de ces vocables, sera rayé du cercle des élus.

    Le cyclo-diacre est tombé amoureux de son moyen de locomotion. Tel l'Empereur Caligula, épris de son cheval, il adule ce qui le transporte, il veut en faire la totalité, l'universel, la clef du monde et celle des songes, le vent du soir qui nous ramène au Paradis perdu.

    Longue vie au cyclo-diacre. Un coeur, une âme, deux roues, la vie qui chante, la vie qui crisse, la vie qui s'emballe. La vie qui va.

     

    Pascal Décaillet

  • La morsure infectée des Gueux

     

    Sur le vif - Lundi 01.06.20 - 08.00h

     

    J'ai condamné ici la décoiffante conversion de nombreux libéraux à la dette, en toute hâte, au plus fort de la crise sanitaire. Ont-ils pris peur ? Ont-ils vu poindre, avec quelque frayeur, un effondrement de l'ordre social ? Ont-ils eu le vieux réflexe de la bourgeoisie suisse face à la possibilité d'un Novembre 1918 ? Encore que la perspective d'une grève générale eût paru fort singulière en une période où... tout le monde était au repos forcé !

    Je ne parle pas ici de la gauche. Ni de la droite souverainiste. Mais de la droite libérale ! Celle qui, dans les Cantons et sous la Coupole fédérale, gardait le Temple de l'orthodoxie financière. Frein à l'endettement, refus des déficits, coupes dans les dépenses. Et là, en quelques jours, juin 40 ! Tout se retourne, tout s'effondre ! La fin d'un discours, la fin d'un monde. Soudain, c'est Keynes, le New Deal, la relance de l'économie par les investissements, sans qu'on sache d'ailleurs lesquels !

    Alors, quoi ? On n'était anti-dette que par posture, par beau temps ? On lâche des dizaines de milliards aux Gueux par peur de la morsure infectée ? On craint l'ordre social secoué, la vase retournée, la tourbe répandue ?

    Pour ma part, moi qui ne suis pas libéral, je demeure viscéralement opposé à tout déficit, et tout endettement. On dépense l'argent si on l'a. Pas d'emprunt. Pas de lien avec les usuriers. S'il le faut, on vit plus simplement. On travaille pour gagner sa vie, tant qu'on le peut. On va chercher du travail là où il y en a. On ne sollicite les aides qu'en cas d'extrême nécessité. On arrête de tout attendre de l'Etat, comme des oisillons, le bec ouvert. Et ce dernier ne doit être fort que dans ses fonctions vitales ou régaliennes. Pas comme distributeur de milliards à la première crise.

     

    Pascal Décaillet