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  • Classes moyennes

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    Commentaire publié dans GHI - 14.02.18

     

    Immergé comme jamais au milieu des candidats aux élections cantonales, je puis vous affirmer une chose : le souci numéro un, à Genève, est celui de la cohésion sociale. Il précède tous les autres, et doit nous occuper en priorité.

     

    A Genève, l’économie ne se porte pas si mal, mais la répartition des richesses n’est pas assurée comme il le faudrait. Les classes moyennes, notamment, sont étranglées par les primes maladie, les loyers, et aussi la fiscalité. Les PME étouffent sous la paperasse. Les habitants sont surassurés. Les petits entrepreneurs ploient sous les charges. La différence entre chiffre d’affaires et bénéfice est immense : il conviendrait que tous la connaissent, ce qui ne semblait guère le cas, lors d’un débat récent à la RTS.

     

    La justice sociale passe évidemment par l’aide aux plus démunis. Il n’est pas question de laisser des frères humains sur le bord du chemin. Mais elle passe aussi par les classes moyennes. Ce sont ces dernières, à Genève, qui payent le prix fort. Le pouvoir d’achat s'épuise, l’acquisition d’un logement devient une chimère. La paupérisation des ménages est une réalité.

     

    A partir de là, lorsque vous voterez, songez, tous partis confondus, à envoyer au Grand Conseil des profils d’hommes et de femmes nourris de réflexion, non sur la seule réussite individuelle, mais sur ce qui cimente la communauté. Pour moi, cela passe par un mot : la solidarité. Hors de ce concept, point de salut. La politique exige une vision d’ensemble. Si le seul enrichissement vous intéresse, allez spéculer à New York. Ici, nous avons mieux à faire.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Elections : osez les nouvelles listes !

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    Commentaire publié dans GHI - 14.02.18

     

    Le dimanche 15 avril, le corps électoral genevois renouvellera, pour cinq ans, le Grand Conseil. Il s’agit du législatif de notre Canton, il compte 100 députés, qui font les lois, mais aussi doivent contrôler l’action du gouvernement et de l’administration. Dans un pays comme la Suisse, où les Parlements sont importants, ça n’est pas rien d’être un élu. Il y en a de bons, de moins bons, des actifs et des passifs, des calmes et des rugissants, ils sont le reflet de ce que nous sommes. Apparemment, ce job fait envie : à ce jour, le Service des votations compte 621 candidats (un record) sur 13 listes. Les sept partis déjà représentés au Grand Conseil, et six autres, dont certains parfaitement nouveaux. C’est de ces derniers que j’entends vous entretenir ici.

     

    En commençant par une chose : rien de plus détestable que de ricaner face aux nouveaux. Une élection est une mise à zéro des compteurs, les citoyennes et citoyens votent pour qui ils veulent. S’ils entendent reconduire les sortants, c’est leur droit. S’ils veulent du sang nouveau, libre à eux. La plupart d’entre nous panachent : ils reconduisent les députés qui leur semblent le mériter, dégagent les paresseux, et mélangent tout ce beau monde avec une dose de nouveaux. Parce qu’on en prend pour cinq ans, et qu’il n’y a aucune raison d’envoyer toujours les mêmes pour nous représenter. Aucune, non plus, de maintenir pour l’éternité les partis sortants. Pour ma part, toutes formations confondues, je choisis soigneusement et sévèrement les gens pour qui je vote, sans hasard ni blanc-seing.

     

    Comme vous le savez, en plus de mes émissions habituelles, je me livre à six minutes d’interview face à 104 candidats (8 par liste). Cela s’appelle « Visages de Campagne », c’est une immense opération citoyenne de Léman Bleu, je suis très fier d’y participer, et cela me permet d’approcher en profondeur la sociologie des candidats, de tous bords. Eh bien croyez-moi, je suis impressionné par l’enthousiasme civique des nouvelles listes. Que ce soit « La Liste pour Genève », républicaine, défendant la laïcité, ou encore « La Liste », avec uniquement des femmes, ou encore GEM, le PBD, les Verts libéraux, ou même « Egalité Equité », chacune de ces nouvelles formations mérite notre respect et notre attention. Ricaner, sous le seul prétexte qu’elles « n’y arriveront jamais », à cause du quorum (7%), et finalement se contenter des valeurs sûres, issues de partis hérités du 19ème siècle, c’est ne rien comprendre à l’essence même du renouvellement démocratique.

     

    Car enfin, les libéraux ont bien commencé un jour, avec Benjamin Constant. Les radicaux, avec James Fazy. Les socialistes, avec la Révolution industrielle. La démocratie chrétienne, avec Léon XIII, le père de la Doctrine sociale de l’Eglise. Etc. Donc, il a bien fallu, un jour, que des citoyennes et des citoyens, parmi nos ancêtres, décident de rompre avec le train-train des installés. Et d’accorder leur confiance à des nouveaux. Choisissez en conscience. Et surtout, mes félicitations aux 621 qui osent l’aventure de se porter candidats.

     

    Pascal Décaillet

     

       
  • Orgues de Staline

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    Commentaire publié dans GHI - 07.02.18

     

    Tirer à boulets rouges sur le conseiller d’Etat Mauro Poggia. Telle est, depuis quelques jours, l’occupation principale au PLR. Démolir le bilan du magistrat, principalement à la Santé, mais aussi dans l’Action sociale. Il aurait fait tout faux, se serait montré incapable de lutter contre la hausse des primes maladie, aurait éhontément favorisé les HUG, au détriment des cliniques privées.

     

    A ces missiles, répétés comme des orgues de Staline, une seule clef de lecture, bien sûr : l’approche des élections. Quelques caciques, au PLR, un matin autour d’un café, tiens un vendredi par exemple, ou le soir autour d’un bon cigare, ont dû, dans la géométrique puissance de leurs cogitations, percevoir le ministre MCG comme un maillon faible, donc allez on l’attaque, on met le paquet.

     

    Je veux bien. Et c’est de bonne guerre. Mais c’est mal amené, beaucoup trop visible, repérable comme un troupeau d’éléphants à l’entrée d’une loge de théâtre. Il y a sans doute plein de choses à dire sur le bilan de M. Poggia, comme par exemple sur ceux de MM Longchamp ou Maudet. Mais enfin, on permettra au profane que je suis, ne suivant que de très loin la politique genevoise, de voir en ce magistrat un homme compétent, intelligent, avec du sens politique, une rare capacité de travail. Et l’ambition, dans le domaine de la Santé, de placer l’Etat au-dessus des intérêts privés.

     

    Quant au PLR, un esprit chagrin pourrait lui reprocher de trottiner un peu servilement derrière le lobby des cliniques privées. Voyez, à ce petit jeu, tout peut se retourner. La vie politique, décidément, n’est pas toujours facile.

     

    Pascal Décaillet