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  • Un seul mot : économiser !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.12.25

     

    760 millions. C’est, en l’état, le déficit prévu au Budget 2026 du Canton de Genève. La droite, à juste titre, fulmine. Elle n’entre pas en matière. Sauf miracle, il n’y aura pas de Budget voté en décembre.

     

    Dès lors, que faire ? La réponse tient en un mot : ECONOMISER ! Les ressources allouées à l’Etat, à Genève, par les vaches à lait que constitue la classe moyenne qui bosse, sont déjà gigantesques. Pas question, d’un seul centime, d’aller chercher des recettes supplémentaires en étranglant encore plus les honnêtes gens qui se lèvent le matin pour aller travailler. Donc, il faut réduire la voilure. Et, vous le savez très bien, c’est tout, sauf un adversaire de l’Etat qui vous le dit.

     

    L’Etat, oui. Celui des radicaux, le seul qui vaille. « Un Etat solide, ni plus ni moins », avait préconisé Pascal Couchepin, sur le plateau de Genève à Chaud, il y a près de vingt ans. Jean-Pascal Delamuraz n’aurait pas dit mieux. Solide dans ses missions régaliennes, la sécurité, la formation, la santé. Mais par pitié, sans pléthore de bureaucrates !

     

    L’Etat des radicaux, oui. Ceux qui ont fait, depuis 1848, la Suisse moderne. Et, depuis 1846, la Genève moderne. Surtout pas l’Etat des socialistes, où la machine prend toute la place. Surtout pas, non plus, le non-Etat des libéraux. Entre ces deux écueils, il faut un équilibre. Mais par pitié, pas un seul centime d’impôt nouveau pour les classes moyennes ! On en a marre de cracher au bassinet !

     

    Pascal Décaillet

  • Petit entrepreneur : ni Dieu, ni maître !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 03.12.25

     

    En matière budgétaire, comme père de famille et, depuis vingt ans, comme entrepreneur, j’ai toujours été pour la plus rigoureuse orthodoxie. Très simple à comprendre : on ne dépense pas un centime de plus que ce qu’on a. On dépense même moins, pour maintenir un capital de réserve. Surtout, pas la moindre dette. Pas question de devoir un seul kopeck à quelqu’un : on doit s’en sortir seul, avec ses ressources. Dans la vie, je ne supporte pas les flambeurs, les prometteurs, les entourloupeurs. J’admire ceux qui bossent. Eux-mêmes, avant de faire trimer leurs employés. J’admire les artisans, les solitaires, qui survivent grâce à leur capacité de travail, d’invention, leur compétence. Ceux qui arrivent, à force d’opiniâtreté, à tenir leur rang dans la férocité concurrentielle. Celui qui délègue pour « faire de la gestion », tout fier de faire bosser les autres, et se royaume dans la République en disant « Je suis cadre ! », je ne l’admire pas. J’encourage chacun de vous à FAIRE son métier, au plus près de son désir créatif, ne pas traîner ses savates dans des séminaires de glandus qui pérorent sur sa profession, c’est totalement inutile. Non, FAIRE, FAIRE, et encore FAIRE !

     

    Depuis trente ans, avec la mode des « start-up », c’est le règne de la frime. D’abord, pourquoi un mot anglais ? Ensuite, à quoi rime de se vanter, jusque dans le mot, d’être sur le départ ? Une entreprise n’a strictement aucun mérite à se créer. Sa valeur, elle la conquiert en durant. Des années, des décennies, à acquérir la confiance et l’estime des partenaires. Le travail, avec une part de routine tout aussi estimable que la part créative. L’entrepreneur qui croit bon, au nom de son génie propre, de négliger l’intendance, court à sa perte. L’indépendant doit savoir tout faire, et en effet TOUT FAIRE lui-même. Rien, dans sa petite entreprise, ne doit lui échapper, être laissé au hasard. Il doit tout contrôler, à commencer par son propre emploi du temps, dont il est maître et responsable. En cas de problème, il ne doit en vouloir qu’à lui-même. Ni Dieu, ni maître !

     

    Tout cela, au fil des années, des décennies, crée un état d’esprit. Pas vraiment commode. Rugueux. Méfiant, à juste titre, les vautours sont partout. Craignant à tout moment un problème de santé, un accident, qui mettrait en danger les intérêts vitaux de son entreprise. Le risque de virer parano, voire un peu cinglé, est bien réel : plus les années vont, plus on accorde une importance démesurée à des détails. Et on a raison : le diable s’y niche ! Au fil des ans, on perd des amis, on s’isole, on s’obsède sur le corps même du métier qu’on a choisi et qu’on aime. Dans ce chemin d’équilibre, d’aucuns trébuchent. Mais au moins, ils font partie de ceux qui auront essayé. Qui auront tout donné. Ensuite, il y a la vie, ses pièges, ses aléas, sa part de chance ou de poisse. Peu importe. Dans la vie, faut bosser, je l’ai appris de mon père. Le destin, on le forge soi-même, au maximum. Et puis, un beau jour… Allez, excellente semaine, et n’oubliez pas de vous prendre en charge. Ça vous ragaillardit l’âme. Et ça la vivifie.

     

    Pascal Décaillet