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CEDH : colère et nausée

 

 Commentaire publié dans GHI  - Mercredi 17.04.24

 

Aucun mot, aucune formule ne sont assez puissants pour qualifier notre colère. Celle d’un nombre écrasant de nos compatriotes face à la décision de la CEDH (Cour européenne des droits de l’homme), qui « condamne la Suisse pour inaction climatique ». Grief surréaliste, inexistant dans l’arsenal législatif de cette même Cour, grief de mode et de doxa Vertes en perte de vitesse dans toute l’Europe. Et même en chute, en Suisse, depuis les élections fédérales d’octobre 2023. Décision sans légitimité, externe à nos lois nationales. Le pire : des Suisses ont cru bon, en sautant l’échelon de notre ordre juridique, d’aller « dénoncer » notre pays, cette communauté nationale qui est nôtre et que nous aimons tant. Et le pire du pire, l’irréparable : à l’énoncé de cet improbable aréopage de juges étrangers, ils ont jubilé. Jubilé contre leur propre pays ! Contre la Suisse.

 

Et le fond de l’abîme : la plupart des médias ont laissé libre cours à cette jubilation, donnant la parole sans la moindre distance critique à ces Suisses qui ont attaqué leur propre pays à l’extérieur, alors qu’ils ont, à l’intérieur de notre système démocratique unique au monde, toute latitude, initiative, référendum, projets de loi, pour faire valoir leurs idées. Dans notre démocratie directe, que tous alentour nous envient, chacun peut s’exprimer, on s’explique, on s’engueule, entre nous. Mais on ne va pas, comme un pleutre dans la cour d’école, saisir la manche d’une juridiction externe, au demeurant non-compétente sur la question. Ce comportement-là porte un nom.

 

Nous sommes un Etat souverain, nous avons l’inflexible volonté de le rester. Les lois ultimes sont les lois suisses. Parce qu’elles sont celles du peuple, ou de ses élus. Notre Cercle de Craie, pour reprendre le si beau mot de Bertolt Brecht, notre horizon d’attente, c’est l’arsenal juridique suisse. S’il faut légiférer sur le climat, cela doit donner naissance à des lois suisses, sans recours supérieur. Notre démocratie n’est pas partie d’un tout. Elle est corps cohérent, autonome. Notre communauté citoyenne est souveraine. La Suisse ne fait pas partie d’un Saint-Empire, où telle décision du pays pourrait encore être cassée en instance supérieure, celle de l’Empereur, ou des Princes Électeurs. La Suisse est un pays indépendant, fier de l’être. Elle peut décider ce qu’elle veut sur le climat, c’est son ordre à elle qui prime.

 

Le Conseil de l’Europe n’a aucune espèce d’intérêt. Pas plus, d’ailleurs, que de savoir si Alain Berset en deviendra le secrétaire général, cadet des soucis de nos compatriotes, tout le monde s’en fout. Notre affaire, notre passion, l’affection de nos âmes, c’est à la Suisse qu’elles vont. A notre communauté nationale. A sa cohésion sociale. Et aussi, en effet, à son respect de l’environnement, nous n’avons jamais dit le contraire. Mais le débat doit se dérouler entre nous. Aller pleurnicher à l’extérieur, puis jouir au moment de cette condamnation-fantoche, non, décidément, aucun mot n’est assez fort pour qualifier ce comportement. Ou alors deux, pour la route : colère et nausée.

 

Pascal Décaillet

Commentaires

  • URGENCE: Faites ce qu'on vous dit ici et maintenant! Sous-entendant le châtiment.

    Si j'ai bien compris, à L'instar des jeunes fanatiques et jeunes affairistes du verdisme, c'est le groupe des Aînés Pour le Climat qui a porté l'affaire à l'extérieur de la maison pour faire condamner les siens.
    Peut-être une nouveau groupe "Bébés pour le Climat" est en cours de gestation ? Pour venir en appui des vieux revendicards (on peu soupçonner que ce sont des zombies inventés comme la pandémie X), car avec trois noms, on crée une ONG et on ponctionne le contribuable).

    La CDEH, second couteau de la sphère internationale, vient de lancer sa première pêche par sa première sentence fasciste. Le bouchon est lancé! Attendons nous à d'autres condamnations, sur d'autres objets de l'agenda 2030, de la part des autres Organisations Internationales pour lesquelles la souveraineté nationale est un vilain crime contre le nouvel ordre mondial, qu'il faut absolument ôter, avant qu'il ne se propage comme une pandémie.
    Sait-on jamais que les cantons (les parlements) se mettent à légiférer dans l'optique de renforcer leur souveraineté et qu'ils la déclarent solennellement inaliénable et non négociable - à l'exemple de l^état de Louisiane, USA, qui vient de voter une série de lois la protégeant ainsi de tout diktat du gouvernement central ou des organisations internationales telles que ONU, OMS, WEF, ceux-ci qui instrumentalisent largement leurs satelites d'ONGs pour arriver à leurs fins.

  • Il n'y a rien à ajouter. La nausée, envie de vomir. Comment en est-on arrivé là ? Y a-t-il encore quelque chose à sauver ? La désolation . . .

  • En plein délire, c'est hallucinant. Merci M. Décaillet

  • Cette décision de la CourEDH était pourtant assez prévisible. Le seul point techniquement novateur consiste à reconnaître à une association (qui représente une catégorie à risque) des droits que chaque membre ne peut pas faire valoir individuellement (puisqu'aucun ne peut prouver avoir été atteint). Hormis ce point, la Suisse a intégré volontairement dans son droit, selon ses propres procédures démocratiques, tout ce qu'il fallait pour se faire condamner. J'irai jusqu'à dire qu'il n'y a pas eu besoin de juges étrangers pour ne pas appliquer l'initiative contre l'immigration de masse (qui prévoyait dans son argumentaire les difficultés qu'aurait la Suisse à respecter ses engagements climatiques si la population devait continuer d'augmenter au rythme connu depuis l'entrée en vigueur des bilatérales, jusqu'à citer le même protocole de Kyoto que cite aussi la CourEDH). Après, si les UDC et leurs amis préfèrent se plaindre des juges étrangers plutôt que des autorités suisses (qui ne respectent pas la volonté populaire), c'est leur affaire, leur petit calcul. Personnellement, je trouve que l'arrêt de la CourEDH a un immense avantage: il désavoue tous les activistes qui croient devoir agir dans l'illicéité, puisque les KlimaSeniorinnen ont atteint bien plus qu'eux en respectant les règles de l'Etat de droit.

  • Voici une réponse qui va vous faire plaisir Pascal. Elle m'a fait plaisir aussi parce qu'elle remet la CEDH à sa bonne place.
    https://www.la-sociale.online/spip.php?article1093

    extrait:
    "Loin d’être une avancée, la décision de la Cour est un véritable scandale démocratique. Elle méprise toute idée de séparation des pouvoirs, de souveraineté nationale et de souveraineté populaire.

    En France, par exemple, le Conseil constitutionnel s’interdit de contrôler la constitutionnalité d’une loi adoptée par référendum, considérant que dans une République aucune autorité n’est supérieure à celle du peuple lorsqu’il s’exprime directement dans le cadre prévu par la Constitution.

    Il n’en est pas de même pour la Cour européenne des droits de l’homme qui considère que rien ne peut être supérieur à son autorité qui peut d’ailleurs s’exercer dans tous les domaines, même ceux qui ne relèvent pas de la convention dont elle tire son existence.

    Cette évolution s’inscrit malheureusement dans un cadre qui dépasse largement le seul cas de la Cour européenne des droits de l’homme.

  • Merci cher Monsieur Pascal, merci encore de vous avoir exprimé sur ce scandale !

  • Malheureusement la CEDH est coutumière de délit politique.
    Et rien n'oblige un pays à suivre des décisions politique lorsqu'il y a abus.
    Même chose concernant le droit humain des types dangereux. Ne pas pouvoir expulser et mettre la population en danger, ou sont les droits du citoyen ?
    La CEDH participe à la colère des peuples et je ne crois pas que le gagnant sera les droits humains. En incluant la politique, la CEDH devient le fossoyeur des droits, via l'exaspération des peuples.

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