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  • Profs d'allemand, osez Wagner !

     
    Sur le vif - Mercredi 04.01.23 - 10.36h
     
     
    Profs d'allemand, emmenez vos élèves voir Parsifal, deuxième partie de janvier, au Grand Théâtre ! En amont, préparez-les. Racontez-leur le récit médiéval de Wolfram von Eschenbach (1210). Montrez-leur ce que Richard Wagner en a fait, à Bayreuth en juillet 1882.
     
    Décortiquez la vie du mythe, ses variantes. Expliquez-leur pourquoi Wagner, dans la grande lignée du Sturm und Drang puis du Romantisme allemand, s'en va puiser dans les récits de l'Allemagne médiévale. Évoquez cette rupture avec les mots trop sages de l'Aufklärung. Parlez-leur de la redécouverte des mots allemands, Schiller, les Frères Grimm, leur extraordinaire Dictionnaire.
     
    Avant la représentation, racontez à vos élèves la vie de Richard Wagner, de sa naissance à Leipzig en 1813 jusqu'à sa mort à Venise en 1883. La jeunesse révolutionnaire, les barricades de Dresde, les chemins de l'exil, la Suisse, la France, les sources musicales et littéraires, la filiation avec Beethoven. Et puis, sa conception d'un art total, texte, musique, mise en scène, décors. Parlez à vos élèves de la nature ontologiquement crépusculaire de cette oeuvre unique au monde, où le feu du soir semble couver dès les premières compositions.
     
    Profs d'allemand, osez cela. Tous n'aimeront pas ? Sans doute. Mais quelques-uns, si. Et même si vous ne deviez susciter que deux ou trois vocations wagnériennes, allez disons même une seule, le jeu vaut la chandelle.
     
    En passant avec vos élèves un janvier wagnérien, vous aurez osé le défi de la transmission. Ce que vous faites, toute l'année, avec la langue allemande, vous l'aurez étendu à l'aventure artistique d'un créateur total. Loin d'être extérieurs à votre mission, vous serez, comme jamais auparavant, dans le coeur de cible de votre métier.
     
    Profs d'allemand, osez Wagner !
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Ni les lents, ni les retardataires

     
    Sur le vif - Lundi 02.01.23 - 15.50h
     
     
    Il y a des choses que je dis depuis des années, et que l'écrasante majorité des chroniqueurs ou éditorialistes ne disent pas.
     
    Ces choses, vous les connaissez. Elles tournent autour de l'idée de nation, de la souveraineté des peuples, de la préférence nationale, du protectionnisme économique, du rejet de l'atlantisme et de l'impérialisme américain, du rapport à la mémoire et à l'Histoire.
     
    Elles s'articulent, aussi, autour d'un rejet sans appel de la morale, lorsqu'on on se prononce sur une période historique, au profit de l'impératif premier qui est pour moi la lucidité. Établir les chaînes de causes et de conséquences, dégager les intérêts économiques, démanteler le jeu des masques, bref s'inspirer de l'historien athénien Thucydide, dans son chef d’œuvre écrit il y a 25 siècles, La Guerre du Péloponnèse.
     
    Certaines de ces idées commencent, très doucement encore, à être reprises par les si sages éditorialistes de la presse romande, ceux qui sont en écriture pour ne surtout rien déranger, à commencer par le pouvoir en place.
     
    Je pourrais m'en réjouir. Non. Leur lenteur à ouvrir les yeux m'exaspère. Dans l'observation commentée de la politique et des phénomènes historiques, je n'aime ni les lents, ni les retardataires.
     
     
    Pascal Décaillet