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Le deuxième tour aux Etats ne m'intéresse pas

 
Sur le vif - Lundi 30.10.23 - 10.10h
 
 
Je le dis depuis des années : la force extraordinaire de notre démocratie en Suisse, ce sont les votations, pas les élections. Notre démocratie directe, qui saisit le peuple quatre fois par an autour des thèmes, est mille fois plus intéressante que le choix des personnes.
 
Et, à l'intérieur de cette démocratie directe, le système de l'initiative est infiniment plus passionnant que celui du référendum. Le second se définit encore (certes pour la combattre) face à une loi votée par un Parlement. La première surgit d'un groupe de citoyennes et citoyens qui donne, un beau dimanche, rendez-vous au corps électoral tout entier. C'est le peuple qui parle au peuple, au-dessus des corps intermédiaires.
 
Un mot, tout de même, sur les élections fédérales. Ce qui est pertinent, révélateur, c'est l'élection au National. Parce qu'elle s'exerce, depuis 1919, à la proportionnelle. C'est une élection juste et représentative, elle permet l'expression de toutes les forces politiques du pays.
 
Je vais vous dire une chose : les gens, qui m'arrêtent constamment dans la rue pour me parler politique, de façon joyeuse, directe et vivante, ne comprennent pas pourquoi on scelle l'élection du National en un tour, un dimanche de fin octobre, mais on laisse en suspens celle des États pour trois semaines encore. On peut bien le leur expliquer, en doctes démonstrations : chaque Canton, pour les États, a sa loi électorale propre. A Genève, si on n'a pas la majorité absolue au premier tour, on remet les compteurs à zéro.
 
Je veux bien. Mais autant l'élection au National est affaire d'idées, combat de projets, choc de visions de société, bref ce que la politique a de plus noble, de plus passionnant, autant ce second tour des États n'est que cuisine dans le pire sens du mot, concoction d'officines, coups bas, trahisons, le pire visage de la politique, celui qui justement détourne les citoyens des urnes.
 
Le 12 novembre, je voterai. J'ai ce droit depuis le 20 juin 1978, je l'ai exercé sans discontinuer, depuis mon OUI, du fond du coeur, au nouveau Canton du Jura, le tout premier vote de ma vie, en septembre 78.
 
Je voterai, oui. Mais cette campagne de personnes, d'égos, de visages sur des affiches, de coups de Jarnac ourdis par des chefaillons de partis madrés, ne m'intéresse absolument pas.
 
Nous aurons ensuite, à Genève, une période de dix-sept mois sans élections, dont je me réjouis infiniment. Dix-sept mois pour oublier un peu les élus, les corps intermédiaires, les cléricatures. Dix-sept mois pour faire la politique entre nous, les citoyennes et citoyens. Non autour de la tristesse des ambitions personnelles. Mais autour des idées, de l'intérêt supérieur du collectif. Autour de notre appartenance commune à ce pays que nous aimons. Il vaut tellement mieux que les imbroglios, les combinazione. Il vaut la mobilisation enflammée de nos consciences. Et celle de nos cœurs.
 
 
Pascal Décaillet
 

Commentaires

  • « Notre démocratie directe, qui saisit le peuple quatre fois par an autour des thèmes, est mille fois plus intéressante que le choix des personnes »

    J'abonde dans votre sens...

    Mais, il y a une chose de regrettable dans la mesure où l'initiative et le référendum sont les "oignons" du peuple. Ce regrettable, c'est que le gouvernement n'a pas à interférer dans les "oignons" du peuple. C'est au peuple de décider, sans SANS interférences des élus influenceurs.

    Or, le CF (avec l'argent du peuple), vient comme un rouleau compresseur ramener sa fraise en déquillant systématiquement les initiatives et les référendums. À mon avis, il serait normal qu'il se la coince; ça ne le regarde pas.

  • Merci Pascal d'être franc. Vous êtes sensé.
    Moi non plus le deuxième tour m'intéresse pas. Il me laisse complètement indifférente. J'ai fait mon devoir du premier tour. J'ai accordé du crédit aux courageux. Le second ne me regarde plus. Cela regarde leurs quatiers généraux.

    Quand vous comparez leurs premiers catalogues où ils disaient tous les mêmes choses. Tout et son contraire. Vous vous demandiez déjà pourquoi il faut choisir puisque c'est du pareil, c'est "du même". Ils sont les mèmes les uns pour les autres de leurs boutiques.
    Finalement, ils vont négocier le casting commun pour la deuxième scène. Donc ceux qui seront désignés à apparaître, connaissent l'art retouché des mensonges communs et les tours de bonneteau à jouer.
    Entre le catalogue Migros et le catalogue Coop, il y a les mêmes articles et les mêmes prix. Ce sont de clones avec les mêmes techniques marketing. Ils promettent votre la fortune à un sou près, puis pendant cinq ans, ils vous trahissent.

    Gauche et droite se déchirent et se promettent déjà des tours de vengeance dans l'arrière cuisine. Tout ce funeste bazar pour simplement être recrutés comme consuls. Vous connaissez le rôle des consuls et des consulats. Nous sommes la plèbe taillable à merci et eux n'ont même pas la reconnaissance de porter la toge d'or, de manger du poulet gras et boire du bon vin (pas la piquette). Mais tôt ou tard, leur tour d'exécution viendra, et c'est l'empire, là bas, à quelques uns, qui le décidera.

    Relisons Edward Gibbon. Decadence et chute de l'empire. Ce sont des cycles qui se répètent. Les Finale sont terrifiantes. La corruption et la pourriture, dans la chaude panse des appétits, poussent la levure du scandale à la surface et c'est ainsi que se déclenche l'effondrement. L'explosion!
    Nos consuls l'auront voulu.

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