Sur le vif - Mercredi 30.08.23 - 14.08h
L'excellent Youniss Moussa, que j'ai essayé d'avoir ce soir suite à un excellent papier dans le Temps, m'annonce avoir démissionné du PS samedi dernier.
Il n'est pas le premier à claquer la porte des partis de gauche, à cause du poids insupportable des moralistes et des "sociétaux".
Pour ma part, je n'ai jamais mis les socialistes au niveau des Verts. Dans le panthéon des hommes d'Etat que j'admire, il y a beaucoup de socialistes, ou sociaux-démocrates, comme Willy Brandt, Hans-Peter Tschudi. Mais il n'y a aucun Vert. Depuis plus de quarante ans que cette famille politique a émergé, aucun d'entre eux n'a accédé, à mes yeux, au statut d'Etat. Je dis bien : aucun.
Le socialisme est un mouvement que je respecte. Fils d'ingénieur, j'ai le sens du concret, je sais ce qu'est la fatigue du vrai travail, je suis pour les grandes assurances sociales, dans la tradition bismarckienne, ou sociale-démocrate allemande, ou celle de la Libération, en France, avec le gouvernement extraordinaire de Charles de Gaulle (août 44 - janvier 46), qui a refondé la République sociale.
Des Verts, je n'attends rien.
Alors, je dis : "Bravo, Youniss !". Vos fondamentaux sont ceux du travail, de l'effort collectif pour la cohésion sociale. Vous détestez les Tartuffe et les moralistes, vous avez mille fois raison. Vous quittez le PS, mais j'espère vivement que vous ne quittez pas la politique. La démocratie vivante a besoin de gens comme vous.
Pascal Décaillet