Sur le vif - Mardi 22.11.22 - 16.14h
Désolé, mais se mêler de la présence de pubs sur les murs de nos villes ne relève pas - n'a pas à relever - du champ d'action de la politique.
Je suis, vous le savez, un partisan de l'Etat. Depuis toujours. Je suis un vieux radical, au fond, sur ce plan-là. Mais l'Etat, ça n'est pas tout. Quelques fonctions régaliennes, à commencer par la sécurité, extérieure et intérieure. La santé publique. L'éducation. La solidarité, pour les plus démunis. L'aménagement du territoire. La protection de l'environnement. Les grandes infrastructures.
Et puis, basta !
L'Etat n'a pas à s'occuper du bien-fondé de la publicité des entreprises privées. Ni de la conformité morale des slogans : la pub est, par nature, outrancière, provocante, on l'espère drôle, et pourquoi pas vitriolée. Nous sommes des hommes et des femmes libres. Si une pub nous déplaît, passons notre chemin. Au besoin, tournons-la en dérision. Opposons-lui une contre-pub ! Que notre chemin soit de verve et d'esprit, et non d'interdictions !
Regardez-les, ces donneurs de leçons de la gauche morale ! Il faudrait que l'Etat réglemente la pub. Il faudrait qu'il vienne s'ingérer dans un domaine qui n'est absolument pas le sien. Mieux : il faudrait que les publicités privées soient remplacées par des pubs "associatives, culturelles, ou caritatives". Mais on est où, là ? En Corée du Nord ? Même la DDR de mes jeunes années n'allait pas jusque là. Elle était même, croyez-moi, imaginative, et parfois assez drôle, pour tenter de refiler un frigo ou une Trabant.
Moi, ces moralistes de gauche, je n'ai jamais pu les encaisser. Il n'ont rien compris à la politique. Rien compris à l'Etat. Rien compris à l'économie. Désolé, mais certains d'entre eux n'ont tout simplement pas le niveau (intellectuel, historique, linguistique) pour prendre position dans l'espace public. Ils sont juste des moralistes de paroisse.
Pascal Décaillet