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"Indispensables à la démocratie" ? - La démocratie leur survivra !

 
Sur le vif - Dimanche 13.02.22 - 13.55h
 
 
Ils vont tout faire pour tenter d'atténuer le résultat sans appel de ce dimanche. Ils vont commencer par souligner la fracture linguistique, se réjouir du oui des cantons romands (mais pas le Valais !). Ils vont nous sortir des arguments bidon, du style "Le peuple n'aime pas les paquets". Je les écoute, depuis midi. Ils sont déjà dans leur exercice favori, lorsqu'ils perdent : le déni.
 
L'essentiel, ils se refusent à le voir. L'essentiel, c'est qu'une majorité du peuple suisse ne peut plus supporter les médias de notre pays. Mais le dire comme ça, c'est trop dur, les politiques n'oseront pas, alors moi je le dis. Les gens en ont marre. Marre de quoi ? J'y viens.
 
Les gens en ont marre de l'arrogance de la presse. Le slogan "Les médias sont indispensables à la démocratie" tient de la pire des plaisanteries. Notre démocratie suisse a vécu avant l'ère des médias, elle survivra très bien sans eux. Nous avons besoin, c'est vrai, de liberté d'opinion, besoin que les gens s'expriment, besoin de démocratie directe, de grands débats avant les votations : nul besoin des médias pour cela, nul besoin de "rédactions" lourdingues, avec leurs hiérarchies, leurs syndicats . Nul besoin de tout ce petit monde pour "aider les gens à se forger une opinion", comble de prétention de la part des journalistes, qui prennent les citoyens pour des écoliers. Dont ils seraient les professeurs.
 
Les gens en ont marre de l'uniformité idéologique de la presse en Suisse. Tous contre Trump, tous pour Mme Clinton. Tous contre Trump, tous pour Biden. Tous pro-Otan, tous anti-Russie. Tout pro-UE, tous anti-UDC. Tous pour le climatisme. Tous pour le féminisme, dans ses composantes les plus ultra. Surtout : tous pour... eux-mêmes ! Preuve, leur unanimité dans cette campagne-là, qui s'achève aujourd'hui, sur l'aide à la presse. Au fond, le principal soutien des médias aura été... les médias eux-mêmes ! Vous les avez comptées, ces deux dernières semaines, les pages complètes d'annonces, dans les journaux, pour appeler à voter oui ? Payées par les grandes entreprises médiatiques ! Ces millions, désormais, manqueront à leurs propres équipes rédactionnelles, qui peuvent remercier leurs cadres, brillants stratèges.
 
Tant que le camp conservateur, national, attaché aux frontières, anti-UE, partisan d'une limitation drastique de l'immigration, n'aura pas conquis un ou deux canaux solides en Suisse romande, ce déséquilibre nauséabond demeurera. La presse de notre pays n'est absolument pas représentative de la population : elle se mire en son propre miroir, ne se voit qu'elle-même, ne songe qu'à sa propre survie. Pendant toute la campagne, elle n'a cessé de se placer elle-même au centre, au lieu de penser au contribuable suisse, dont l'argent aurait été dilapidé comme "aide directe" à des entreprises privées !
 
Alors maintenant, ça suffit. Les grandes gueules des médias, qui n'ont cessé de se proclamer "indispensables", ont intérêt à se la mettre un peu en sourdine. L'avenir n'est plus aux entreprises mammouths, aux mains des groupes financiers, mais aux mini-structures. Compétentes. Performantes. Avec la valeur ajoutée de leur expérience, leur réseau, leur savoir-faire. Avec leur enthousiasme ! Les immenses équipes, tout juste bonnes à produire des audits internes, et se proclamer "indispensables", ont vécu. Quelque chose, aujourd'hui, meurt. Mais notre démocratie suisse, la plus vivante du monde, survivra sans aucune peine à tout ce fracas et ce fatras d'auto-contemplation.
 
 
Pascal Décaillet
 

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