Commentaire publié dans GHI - Mercredi 14.04.21
Depuis de longues années, dans ce journal, je tire la sonnette d’alarme au sujet des classes moyennes. Une brève définition, d’abord : tous les gens situés entre les assistés et les personnes aisées. Un membre de la classe moyenne ne touche pas un seul centime de subvention, il paye des impôts, et même beaucoup, et même franchement trop. Il vit de son boulot, et non de rentes.
Il a toujours peur de tout perdre, parce qu’il n’a pas les réserves suffisantes pour vivre six mois sans salaire, ou sans revenu, en autarcie. Les plus précaires, ce sont évidemment les indépendants de la classe moyenne : s’ils n’ont plus de travail, ils ne pourront pas toucher le chômage, leur situation peut très vite devenir dramatique.
Le sort de la classe moyenne doit être l’absolue priorité de ceux qui nous gouvernent. Ils payent beaucoup trop d’impôts, on taxe beaucoup trop le travail, c’est particulièrement injuste pour ceux qui se lèvent le matin pour aller bosser. Pour les classes moyennes, aucune aide, jamais, ni pour l’assurance-maladie, ni pour le loyer : on n’est là que pour cracher au bassinet. Payer, payer, et toujours payer !
Eh bien moi, je vous dis que ça suffit. La classe moyenne, à Genève, il y a un jour où elle va se révolter. C’est d’elle que pourraient venir, dans les années qui viennent, les grandes secousses sociales. Ne pas le voir venir, c’est commettre une gigantesque faute politique. Gouverner, ça n’est pas seulement administrer le présent. Gouverner, c’est prévoir.
Pascal Décaillet