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Gisèle Halimi : la classe et la grâce

 

Sur le vif - Mardi 28.07.20 - 16.00h

 

Gisèle Halimi (1927-2020) a été une très grande dame. L'une de celles qui entraînent adhésion et admiration. D'abord, par le courage de son engagement, tout au long de sa vie. Mais aussi, l'immense classe qui l'habitait. La qualité de son élocution, la douceur ciselée des mots, la précision du verbe, la très haute sérénité de sa tenue, face aux causes les plus enflammées. Je pense, notamment, à son combat pour les gens du FLN, dans les dernières années de la Guerre d'Algérie. Rappelons que nombre d'entre eux, combattants politiques, furent guillotinés par la République française. Et qu'un certain Garde des Sceaux, sous Guy Mollet, recommandait au Président Coty que la justice suivît son cours.

Habitée d'un feu intérieur, Gisèle Halimi plaidait ses causes avec un calme impressionnant. Cette femme d'exception, par l'universalisme de son engagement, qui allait de la défense des femmes opprimées à celle des peuples se libérant du joug (la Tunisie, l'Algérie), était le contraire même d'une sectaire. Chacune de ses paroles, chacune de ses phrases, respirait l'humanisme. Celui qui abolit les frontières entre les genres, entre les peuples.

Au-dessus des causes, des combats, des décombres, demeure chez cette femme l'une des qualités les plus rares, le feu d'une vie forgeant la précision du verbe. Cette alchimie, sans crise ni psychodrame : juste la mise en place, à la fois rationnelle et passionnée, du combat.

 

Pascal Décaillet

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