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Nul ne colonisera nos consciences !

 

Sur le vif - Mardi 28.04.20 - 16.36h

 

Passionnant reportage, hier soir, sur l'Histoire du café, du thé, du chocolat. Principalement depuis le 18ème siècle, même s'il faut remonter bien antérieurement.

Le libre-échange britannique, dans toute sa splendeur. Le rôle de la Compagnie des Indes. La guerre commerciale avec la Chine, la guerre de l'opium. La construction de l'empire commercial britannique, via Ceylan (le thé Lipton), les Indes, les colonies d'Asie et d'Amérique. La consolidation, dans le même temps, d'une marine commerciale et militaire (la Royal Navy), incomparable.

Ce qui frappe, c'est à quel point toute la puissance commerciale britannique est tournée vers la mer, le vaste monde, ces fameux "océans" que Churchill vient convoquer en alliés du salut, dans son discours aux Communes, le 13 mai 40, celui du sang et des larmes.

Ce libre-échange, vital pour le destin britannique, est à l'exact opposé de nos nécessités, de nos traditions continentales. Tant dans l'Allemagne de Bismarck, avec son protectionnisme et ses lois sociales, que dans la France jacobine et colbertiste, sans oublier la Suisse de 1848, la puissance de l'Etat est centrale. Non pour se substituer à l'économie, mais pour l'encadrer, lui donner des règles, au service d'un impératif supérieur : la cohésion sociale.

L'Angleterre n'a pas cette tradition-là. Malgré la grande exception que fut la période travailliste d'après-guerre, celle de Clement Attlee, avec ses nationalisations.

Notre Europe continentale, notre France, notre Allemagne, notre Italie, notre Suisse, ont d'autres valeurs historiques et référentielles que la simple exaltation du libre-échange, du marché, de la valse invisible des exportations, de la plus-value financière sur le travail humain.

A cet égard, le Brexit demeure, pour qui sait lire l'Histoire, un événement d'importance mineure. Le plus étonnant n'a pas été que le Royaume-Uni quittât la construction européenne. Mais qu'il y fût, un jour de 1972, entré.

Avec une Europe sociale, solidaire, fondée sur la culture et sur les valeurs, toutes choses dont l'UE est hélas aujourd'hui très éloignée, la Suisse saura, un jour, trouver un chemin. Non d'obédience, mais de partage.

En attendant, indépendance, souveraineté, travail, confiance et respect mutuels. Nous ne sommes pas une puissance coloniale. Mais nous ne laisserons personne coloniser nos consciences.

 

Pascal Décaillet

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