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Le problème s'appelle Angela Merkel

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Sur le vif - Mardi 03.07.18 - 10.24h

 

On voit mal le SPD accepter tel quel, ce soir, l'accord CDU-CSU, donc Merkel-Seehofer, intervenu cette nuit, sur la gestion des flux migratoires.

 

Ce parti, qui fut celui de l'immense Chancelier Willy Brandt (1969-1974), puis de l'excellent Helmut Schmidt (1974-1982), n'est plus que l'ombre de lui-même. Son résultat, aux dernières élections, a été catastrophique : il est comparable à l'effondrement des socialistes français en 2017.

 

Mais voilà, le SPD fait partie de la coalition. Avec la seule CSU bavaroise, Mme Merkel ne peut pas gouverner. Sans cette dernière, donc avec le seul SPD, non plus. C'est ce soir que l'on éprouvera toute la dimension de bricolage de fortune de cette coalition, ce château de cartes tellement fragile, juste édifié pour sauver la peau de la Chancelière, qui accomplit sa législature de trop.

 

Si le SPD accepte le compromis, il sauve la coalition (jusqu'à la prochaine crise, qui ne manquera pas), mais trahit ses idéaux en matière de politique migratoire. Mme Merkel, l'éternelle Sauvée des Eaux, obtiendrait un nouveau sursis.

 

S'il le refuse, il doit quitter une coalition où il n'a, de toute façon, et dès la première heure, strictement rien à faire. Il a lamentablement perdu les élections, n'a même plus la primauté à gauche, on a juste concocté cet assemblage hétéroclite pour conjurer la montée foudroyante de l'AfD.

 

S'il refuse le compromis, mais demeure toute de même dans la coalition, c'est la CSU qui quittera le gouvernement. Et Hosrt Seehofer, plus taureau de Bavière que jamais, deviendra le chef naturel de l'opposition à la Chancelière. Sur le thème qui a toujours été le sien : celui des flux migratoires.

 

Dans tous les cas de figure, éclate au grand jour la forfaiture initiale que fut cette coalition disparate et privée de sens politique, juste là pour sauver une femme qui, désespérément, s'accroche au pouvoir.

 

Le problème no 1 de l'Allemagne, ça n'est ni M. Seehofer, ni le SPD qui ne représente plus rien, c'est Mme Merkel, avec ses bricolages de survie, biscornus et politiquement illisibles. Il est hautement souhaitable qu'elle ne termine pas la législature.

 

Pascal Décaillet

 

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