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La Louve de Rome

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Commentaire - GHI - 07.02.18

 

Sommes-nous bien sûrs d’avoir pris la mesure de ce qui vient d’advenir en Italie ? Dans ce pays majeur de notre continent, fondateur au milieu des années cinquante de la Communauté européenne, devenue plus tard Union, pilier de la coopération entre les puissances du Vieux monde, les forces de l’anti-système sont désormais majoritaires. Notamment le Mouvement 5 étoiles, qui devient le premier parti de la Péninsule avec 32% des voix. Mais aussi la Ligue. C’est un bouleversement sans précédent, depuis la Guerre, au Sud des Alpes. Tous les paramètres valables depuis la République, née de l’immédiate après-guerre, s’effondrent. Un autre monde politique italien surgit.

 

Il était certes déjà loin, le temps de Don Camillo et Peppone, celui où le monde politique italien, surgi des décombres du fascisme et de la reconstruction du pays, était un gâteau partagé entre communistes et démocrates-chrétiens. Il y a eu les années de braise, puis Berlusconi, il y a eu le désordre, l’illisible, rendant parfois algébrique le décryptage d’un univers politique complexe, à nul autre pareil.

 

Oui. Mais cette fois, c’est autre chose. L’un des six pays fondateurs de l’Europe voit triompher les forces eurosceptiques et revenir au premier plan une démarche anti-système qui n’avait jamais eu autant d’importance depuis 1945, disons au moins 1943. A Bruxelles, chez M. Juncker, on a du souci à se faire : ça n’est pas un nouveau venu lointain des Marches orientales qui bascule. C’est un pilier majeur de l’Europe. Majeur, et matriciel, comme la Louve de Rome.

 

Pascal Décaillet 

 

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