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Duchosal et l'ombre rouge de la fraternité

 

Sur le vif - Lundi 30.03.15 - 17.29h

 

C’est peut-être parce qu’il est né l’année du Front populaire, mais régulièrement, avant même les premiers parfums de muguet, ça le tenaille : Jean-François Duchosal, colonel-pèlerin devant l’Eternel, reprend le chemin. Sa toute dernière péripétie (au sens d’Aristote, ou de la rue Saint-Denis, comme on voudra) ne l’a pas conduit, cette année, sur la route de Jérusalem, ni même celle de Carthage, mais sur le contour physique des frontières genevoises.

 

Il est parti de Versoix, a longé au plus près, comme seul sait le faire un initié des courses d’orientation, l’itinéraire de nos bonnes vieilles bornes. Et il a cheminé, avec la tranquillité naissante d’un printemps encore timide, le long de nos frontières. Avec le Pays de Vaud. Avec celui de Gex. Avec la Haute-Savoie. Il les a photographiées, les bornes de pierre, portant par exemple la date de 1816. Il s’est extasié, comme il en a l’intime secret, sur les bords chantants de l’Allondon, là où rayonnent les primevères. A ce moment, j’aurais voulu être à ses côtés, lui réciter les vers immortels de Friedrich Hölderlin sur le Neckar. Et puis, quelques jours après, il a fini au bord de l’Hermance.

 

Les voyages du Duchosal me font rêver. Bien qu’ayant 22 ans de moins, je ne suis pas sûr d’avoir la force nécessaire pour les entreprendre. Alors, par procuration, je chemine avec lui. Je l’avais fait vers Arles, « où sont les alyscamps, quand l’ombre est rouge sous les roses… ». Je l’avais fait vers Naples, Tunis, Alger, Cordoue. Et chaque fois que cet ami précieux repartira, à ma manière, je serai avec lui. Car, si le voyage est solitude, il n’en porte pas moins la richesse invisible de la fraternité. Bon vent, Jean-François, pour d’autres rivages.

 

Pascal Décaillet

 

 *** Jean-François Duchosal sera ce soir, en direct dès 19h, sur le plateau de GAC, pour nous raconter sa péripétie sur le chemin de nos frontières.


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