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Meurtre des TPG : un procès politique ?

 

Sur le vif - Mercredi 24.09.14 - 17.29h

 

D’abord, la seule chose qui compte : un homme en a tué un autre. C’est cela, l’essentiel. Et c’est à la famille de la victime, sa douleur, que nous devons penser. Et cet homme, qui en a tué un autre, doit prendre ses responsabilités face à la justice, seule habilitée à démêler l’affaire, et statuer.

 

Mais il y a tout de même un problème dans cette affaire du meurtre des TPG. Parce que la victime était frontalière, des voix s’élèvent pour nous dire, en substance : « Voyez le résultat de certains discours politiques », allusion bien sûr au MCG. Et là, je ne suis pas d’accord. Parce qu’à ce jour, à moins de connaître à fond le dossier, nul d’entre nous n’est habilité à produire cet amalgame. Je veux dire le produire dans ce cas précis, intrinsèque.

 

Et puis, il y a autre chose qui me chicane : le rôle du Procureur général. Ce dernier, comme on sait, a de nombreux adjoints, et ne descend que rarement lui-même dans l’arène, pour porter la réquisition. Pourquoi, dans ce cas précis, a-t-il choisi de le faire ? Quel signal a-t-il voulu donner ? On nous dira que le théâtre d’opérations du meurtre implique le Grand Etat (une importante régie), je ne suis pas sûr que l’argument soit suffisant.

 

Pour moi, Olivier Jornot a commis une erreur. D’aucuns ne se gêneront pas de lui rappeler son origine politique (le PLR), que l’un des thèmes brassés autour du meurtre est celui de la préférence cantonale, et que le signal donné par sa présence en personne se trouve être, de facto, un signal politique. A cela s’ajoutent certaines maladresses, ou malveillances, de presse. Ainsi, lorsque le Temps, dans son édition en ligne d’aujourd’hui, parle de « l’exécution d’un frontalier », on ne peut que d’interroger sur le choix des mots. Tout cela, au final, donne le sentiment d’un procès à forte tonalité politique. Pas sûr que la famille de la victime, parfaitement légitimée à faire valoir ses droits, ait besoin de tout ce brassage périphérique, par rapport au drame qu’elle a vécu.

 

 

Pascal Décaillet

 

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