Sur le vif - Dimanche 16.06.13 - 10.44h - Au lendemain du magnifique concert de Liederkranz-Concordia au Victoria Hall
Nous sommes tous des Risorgimentistes. Tous, nous ancrons nos rêves dans des musiques. Tous, surgis de la terre, notre souffle nous vient des profondeurs, non du ciel. La musique de Verdi, c'est le battement de la vie. D'ici-bas. Juste arrachés aux racines, avant d'y retourner. Musique jaillie des entrailles du sol. Non des anges, mais des hommes et des femmes. Le Lacrimosa, dans le Requiem, n'illusionne ni ne promet. Il ne regarde pas le ciel, mais prend acte de notre condition terrestre. Ou terrienne.
Peut-être la grande idée italienne, dans la seconde partie du dix-neuvième siècle, et encore dans la première partie du vingtième, est-elle plus esthétique que politique, plus humaniste que céleste, plus de chair que de concept. Le Risorgimento, c'est la Révolution, oui, mais comme renaissance, re-jaillissement. De quelle source première ? De quelle énergie ? Les historiens posent la question. La musique de Verdi, par ses intuitions, fait chanter le ventre noir de la terre. Par la magie de ses notes, l'élan de ses souffles, elle nous tente une réponse.
Pascal Décaillet