Coup de Griffe publié dans Lausanne Cités - 08.05.13
Ils se précipitent là, comme des pachydermes, avec leurs tonnes de poids balourds, pour tomber sur Micheline Calmy-Rey. Quelle grand crime a-t-elle commis, cette ancienne présidente de la Confédération ? Celui d’avoir parlé ! Elle estime que l’élection du Conseil fédéral par le peuple est une bonne chose. Et simplement, en citoyenne, le dit. Elle n’est de loin pas la seule socialiste de cet avis : le plus célèbre, en Suisse romande, est Pierre-Yves Maillard.
Micheline Calmy-Rey parle, haro sur la sorcière. Mais qu’un certain Pascal Couchepin, qui occupa exactement les mêmes fonctions qu’elle, vienne s’épancher sur une page complète du Temps, accompagnée d’une interview vidéo où on ne peut pas dire que les questions aient été particulièrement insolentes, tout le monde trouve ça normal. Couchepin partout, chronique de Couchepin, coup de gueule de Couchepin, pensées de Pascal. A titre personnel, j’aime beaucoup. Mais enfin, pourquoi aurait-il plus le droit à la parole que son ancienne collègue ?
Pour une raison simple : dans l’affaire de l’élection du Conseil par le peuple, il représente le courant dominant. Ceux qui, surtout, ne veulent rien changer. Le consensus des partis aujourd’hui au pouvoir, tous contre l’UDC. Alors, vous pensez, ses apparitions, elles seront toutes les bienvenues. Pendant qu’on brûlera Micheline, on encensera Pascal.
Pascal Décaillet