Sur le vif - Dimanche 05.08.12 - 19.14h
Dieu qu'il est doux, au retour d'une promenade d'observation de la nature, d'entendre Philippe Nantermod à Forum. Face au sénateur Hérisson, à qui il faut d'ailleurs rendre hommage d'être resté parfaitement calme et courtois face à la jeune tornade, le Valaisan a asséné à nos amis français une véritable leçon de rigueur financière et de gestion de fonds publics. Vous qui n'avez que des exercices déficitaires depuis 1936 (le Front populaire), a-t-il rugi face à un parlementaire très expérimenté, au demeurant du même bord politique que lui, vous n'avez aucune leçon à donner à la Suisse. Savoureux. Jouissif.
On se demande juste pourquoi l'impétueux co-président des Jeunes libéraux-radicaux suisses semble, dans son camp tout au moins, le seul à oser ce langage franc et direct, sans fioritures. Sans rien d'ailleurs, dans son discours, et c'est là depuis toujours la très grande force de Nantermod, qui soit de nature à blesser l'adversaire, ni la fierté française. Juste des arguments, décochés sans concession mais sans la moindre haine. Un style d'une redoutable efficacité.
Il s'agissait de clamer haut et fort l'opposition des Jeunes libéraux-radicaux à la nouvelle convention avec la France concernant l'impôt sur les successions. Sur ce point, Nantermod et les siens voient rouge. « Il suffit, regrettent-ils, qu'un Etat profère des menaces pour forcer la Confédération à courber l'échine sans contrepartie... La Suisse ne doit plus céder aux chantages de pays qui cherchent simplement par la force à remplir leurs caisses publiques vidées par des décennies de politiques sociales-démagogues ». Voilà qui est dit. Voilà qui est clair. On est d'accord ou non. On aime Nantermod ou non. Mais une chose est sûre : cinq personnes de cette trempe et de cette clarté, et le grand vieux parti un peu repu est sauvé.
Pascal Décaillet