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Tout par amour, rien par force

 

Mercredi 20.06.12 - 09.19h

 

Avant-hier, dans Genève à chaud, la magnifique Brigitte Fossey a rendu à l'École un hommage à la fois tellement juste et bouleversant. Oui, dit-elle en substance, à cinq ans, après avoir tourné les "Jeux interdits" de René Clément, je n'avais qu'une envie: retrouver l'école. J'aimais passionnément les dictées. Apprendre les mots était un bonheur.

Ce qu'elle a dit, je peux, à la lettre près, le reprendre à mon compte. Comme elle, j'ai appris à lire et à écrire très tôt (4 ans, au plus tard). Comme elle, chaque dictée, chaque poésie à apprendre, surtout chaque composition devant une feuille blanche, était un incomparable mélange de solitude et de bonheur. Il y avait la page quadrillée, il y avait l'encrier (eh oui!) dans lequel il fallait, toutes les deux lignes, tremper la plume. Il y avaient les pleins et les déliés, il y avait le majeur de la main droite bleuté par l'encre qui débordait, il y avait le buvard et il y avait la gomme. Surtout, il y avait ce texte à venir, qui serait le mien et pas celui du voisin. Ni celui de l'institutrice, surtout pas. Écrire, c'est cheminer vers la liberté.

J'ai toujours considéré que l'Ecole était la plus grande chose du monde. Le modèle inventé du temps de Guizot et Jules Ferry, en France et sous nos latitudes, avec le magistère d'un aîné qu'on aime et qu'on respecte. Cette autorité-là ne se transmet que par la compétence et la passion. "Tout par amour, rien par force", disait le Saint Patron de l'école où j'ai passé onze années de mon existence. Qu'il fût, à ses heures perdues, l'une des plus grandes figures de la Contre-Réforme, est une autre affaire. Excellente journée à tous.

 

Pascal Décaillet

 

 

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