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Anne Emery-Torracinta

 

Sur le vif - Mardi 19.06.12 - 09.07h

 

Il m'était apparu, très clairement, que Manuel Tornare, qui fut plusieurs fois Maire de Genève et jouit d'une grande notoriété, aurait eu beaucoup plus de chances de l'emporter. Et, comme j'ai l'habitude de dire les choses, je l'ai dit. Et j'ajoute qu'à deux reprises en trois ans, en écartant cet homme remarquable de la course au Conseil d'Etat, les socialistes, cédant à la loi des clans, se sont trompés. C'est leur affaire.

 

Mais j'aimerais dire ici un mot de Madame Emery-Torracinta. J'ai découvert en elle, au fil de la campagne, une candidate d'une rare qualité. Je ne parle pas du fond de ses propositions, notamment en matière de droit du sol et d'étatisation des terrains. Je ne sais pas très bien ce qui lui a pris d'épouser un discours pas très loin de celui des premières années de la Révolution soviétique.

 

Mais laissons cela. Je parle ici du style de campagne. Je voudrais dire à quel point cette candidate fut impeccable. Droite, sans faille. Quand on sait, par exemple, d'où sont venus les coups bas contre Eric Stauffer, dans quelles noires officines il furent orchestrés, de quel incroyable réseau de complicités médiatiques a pu bénéficier Maudet.com, oui quand on sait la violence souterraine de cette campagne, la droiture et la sérénité d'Anne Emery-Torracinta impressionnent. Et imposent le respect.

 

Voilà une candidate qui est venue, a défendu ses valeurs, s'est battue courageusement, et venait, dimanche soir à l'Hôtel-de-Ville, prendre acte de sa défaite avec un magnifique sourire, celui de la dignité intérieure. Alors voilà, vous n'avez pas gagné, Madame, mais la classe politique genevoise peut être fière de vous avoir, et je vous dis simplement « respect ».

 

Pascal Décaillet

 

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