Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Double appartenance

 

Sur le vif - Jeudi 28.07.11 - 19.24h

 

Guy Mettan a eu mille fois raison d'utiliser, à l'instant sur la RSR, le mot « double appartenance » pour parler des Valaisans de Genève. Ces milliers de Valaisans (combien sont-ils exactement ?) dont les parents, ou les grands-parents, ou eux-mêmes sont venus s'installer dans la ville de Calvin. Depuis, en tout cas, la seconde partie du dix-neuvième siècle, avec de puissantes poussées migratoires à la fin de chacune des deux Guerres mondiales.

 

Double appartenance, oui. Les Valaisans de Genève aiment leur canton d'origine, d'un amour parfois plus intransigeant encore que certains indigènes. Et ils aiment profondément Genève. Comme les Jurassiens, les Fribourgeois de Genève, aiment Genève. Comme les Italiens, les Espagnols, les Albanais de Genève, aiment Genève. Oui, les identités sont cumulables, il n'y a nul reniement de l'un à s'éprendre aussi de l'autre.

 

Oui, il y a la magie d'un lien direct entre le Valais et Genève, ne me demandez pas lequel, je serais incapable de vous l'expliquer. Toute ma famille est Valaisanne, une branche d'Orsières, l'autre de Salvan, tous mes ancêtres, à perte de vue, sur les arbres généalogiques. Je les aime, je me sens leur héritier, et pourtant j'aime Genève. Même si chaque entrée en Entremont, ou du côté du Trient, ou dans les splendeurs du Haut Val de Bagnes, me serre intensément le cœur.

 

Catholique, je n'ai jamais ressenti à Genève le moindre ostracisme. Ni le moindre mépris. Les quelques protestants de « la haute » que j'ai pu fréquenter, à commencer par mon professeur, Olivier Reverdin, me sont toujours apparus d'une infinie délicatesse quant à la pluralité confédérée de leur ville. Il y a, de Gletsch aux Saintes Maries de la Mer, un petit miracle qui s'appelle le Rhône. J'ai toujours cru à la loi des fleuves et des bassins, d'extraordinaires géographes et poètes en ont si bien parlé.

 

Bravo à Pierre Maudet, le Maire, d'honorer les Valaisans de Genève, aux Bastions, le 1er Août prochain. On dit qu'ils sont plus nombreux qu'en ville de Sion. J'ai la chance de faire partie de ceux d'entre eux qui ont un point d'attache dans le Vieux Pays, d'où j'écris ces lignes. Mais peu importent les bornes. Il n'y a, au fond, ni départ ni retour. Ni exil, ni royaume. Il n'y a que la richesse d'un cœur d'homme, ou de femme, à s'ouvrir à deux identités. La première et la dernière. Celle d'où l'on vient. Celle où l'on vit. Celle où l'on meurt. Celle où l'on aime.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

 

 

 

Les commentaires sont fermés.