Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pierre Maudet et le clientélisme des jeunes

 

Sur le vif - Et avec une vendéenne ardeur - Mardi 24.08.10 - 12.44h


Chez les jeunes bobos et urbains, y compris chez nombre d’entre eux qui proviennent de la gauche, Pierre Maudet apparaît comme une forme de héros. L’homme de droite présentable, éclairé, ouvert à leurs préoccupations, à l’Europe, bref le radical qu’on veut bien ajouter à une liste de Verts ou de socialistes. Chez ces mêmes jeunes, l’idée même que tout cela puisse provenir d’un calcul électoraliste de l’intéressé, est rejetée comme vestige d’un scepticisme dépassé.

 

Et pourtant. La position que vient de prendre, ce matin dans le Temps, l’éternel jeune prodige du radicalisme genevois (il dira non à la révision de la loi sur le chômage), mérite un minimum d’analyse et de mise en perspective. Président de la Commission fédérale pour l’enfance et la jeunesse, notre très rusé ratisseur de voix et rôtisseur de concurrents a saisi d’instinct, depuis des années, l’aubaine que pouvait constituer l’électorat des jeunes. Alors, il les caresse dans le sens du poil. Il les mitonne. Il les bichonne. Il leur susurre et leur murmure ce qu’ils ont envie d’entendre. Bref, il les drague.

 

Ce petit jeu, qui consiste à constamment se démarquer des « méchants radicaux du reste du pays », brutes campagnardes par ci, têtes de béton zurichoises par là, eurosceptiques dénoncés comme des retardés mentaux, va un jour se retourner contre l’enfant terrible du vieux parti. Parce que des gens de droite, en Suisse, oui la grande famille de droite, commencent à en avoir marre de ces leçons de civilité, de progrès et de Lumières (Dieu merci, Maudet nous épargne à peu près la laïcité) que ne cessent de nous asséner certains radicaux genevois. Et aimeraient un peu plus de fidélité à certains de leurs fondamentaux idéologiques. Mais Maudet, jeune prodige, ne roule pas pour eux. Maudet roule pour Maudet. C’est son charme. Et, peut-être, la première de ses limites.

 

Pascal Décaillet

 

Les commentaires sont fermés.