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Quand Doris nous mène en bateau

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Dmanche 22.08.10 - 09.36h

 

Hier à Cham, dans le canton de Zoug, devant l’Assemblée des délégués de son parti, le président du PDC suisse, Christophe Darbellay, a lancé à sa manière – celle du flandrin qui fonce d’abord et qui discute après – une OPA sur le DETEC (Département des transports, de l’énergie et de la communication), exigeant qu’il revienne à Doris Leuthard.

 

Il y a mille raisons (nous y reviendrons dans d’autres textes) que le DETEC, où Moritz Leuenberger blanchit sous le harnais, avec une rare inefficacité, depuis plus de quinze ans, passe en mains bourgeoises. À la base, oui, disons « bourgeoises », pas particulièrement PDC. Mais, si on y regarde de plus près, l’évidence Leuthard s’impose en effet : Ueli Maurer et Eveline Widmer-Schlumpf sont trop fragiles, au sein du collège, pour prendre en main des chantiers de longue haleine. Didier Burkhalter vient d’arriver, et de toute manière serait catastrophique sur la politique de communication, à laquelle il reconnaît lui-même ne rien entendre.

 

Bref, l’hypothèse Leuthard est à prendre au sérieux. Et Darbellay a eu mille fois raison de la brandir. Beaucoup moins plaisante, hier, la réaction de la principale intéressée, qui a du reste passé son temps, hier à Cham, à sourire (un art dans lequel elle excelle) et toucher les écrouelles. Avec la complicité d’une presse people qui passe davantage de temps à chanter les louanges de ses tenues qu’à s’intéresser à son action politique, la présidente de la Confédération commence à afficher un côté diva qui pourrait, un jour, se retourner contre elle. Interrogée sur l’hypothèse DETEC, elle a fait comme si elle l’avait découverte en écoutant le discours de son président de parti. Elle a joué les mijorées, les saintes-nitouches, nous a gratifiés d’une leçon burkhalterienne sur les vertus de la collégialité. Bref, pas loin de désavouer le verbe trop aventureux du Flandrin, elle nous a menés en bateau.

 

La répartition des rôles entre le chef de parti qui lance l’idée et la conseillère fédérale qui feint d’en prendre connaissance avait-elle été concoctée à l’avance ? Ou la madone des belles étoffes a-t-elle lâché le Valaisan ? Dans tous les cas, pour qui sait lire la politique au-delà des sourires et de la haute couture, il y a des inélégances, dans la vie, qui dépassent parfois de beaucoup le seul domaine vestimentaire.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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