Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le jour des morts

 

Tribune de Genève - Lundi 02.11.09

 

Je dédie cette chronique à tous ceux que nous avons connus, aimés, et ne sont plus. Parents, amis, passagers de la pluie, passantes de feu, amantes d’un soir, vieux ennemis, poètes, chanteurs, anciens profs, ces sublimes hussards noirs de notre mémoire. Je pense à vous, Père Collomb, aumônier du primaire, années soixante, qui nous avez si bien enseigné la connaissance des autres religions : judaïsme, Islam, bouddhisme. A vous, votre sourire, votre bonté, je dédie des minarets de reconnaissance.

Où sont-ils, maintenant ? On dit qu’ils vivent encore, dans les cœurs : parole de survivant, juste pour se rassurer ? Début novembre, on les évoque. Et toute ma haine d’Halloween, je la retourne en immense tendresse pour la Toussaint, ce frêle et dérisoire passage d’une bouffée de brume dans l’intensité solaire de nos vies si pressées. Juste penser à eux, juste un instant. Qui sont-ils, les vrais passants : eux, ou nous ?

Qui sont-ils, les vrais vivants ? Qui est l’ombre, et qui la silhouette ? Où est-elle, la vraie vie ? Au-delà du rivage, en deçà ? Vous le savez, vous ? Vous y pensez, parfois, à vos morts : ou plutôt vous parvenez, une seule seconde, à n’y point penser ? Eux, humus de glaise et poussières d’étoile. Ils sont l’avant et l’après. Ils nous ont précédés. Ils nous attendent.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

Les commentaires sont fermés.