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Ah, j’y suis : Monsieur X sera rad-soc !

Dimanche 09.08.09 - 18.55h

Surréaliste moment, à la RSR, où vient de planer, de 18h à 18.30h, l’ombre du regretté Edouard Herriot (1872-1957), maire de Lyon pendant un demi-siècle, et surtout quintessence mystique, jusqu’à l’incarnation, sous la Troisième République, du radical-socialisme, à la française. C’est comme s’il avait été là, Herriot, avec son feutre mou et son Cartel des Gauches, son marteau de président de l’Assemblée, sa redingote noire, sa thèse (remarquable !) sur Madame Récamier.

Donc, au soir de ce 9 août, à la faveur d’une conversation, sur une terrasse de Locarno, entre Fulvio Pelli et Christian Levrat, voilà qu’on nous brandit, comme un ostensoir laïque, l’univers des rad-soc. Et qu’on appelle en renfort le Grand Prêtre absolu du radicalisme valaisan, canal historique, tendance Martigny-Fully, Philippe Bender. Brillant, comme toujours, époustouflant d’érudition, juste dommage qu’on le présente seulement comme historien, sans préciser la nature atavique ce son ancrage idéologique, le combat de toute sa vie. Et voilà notre Bender qui pérore, montre et démontre, défend et illustre la thèse de la très grande proximité, au fond, entre radicaux et socialistes, dans l’Histoire suisse. Des partis frères. L’Amour fou.

Et c’est parti pour le radicalisme du dix-neuvième comme « matrice de tous les courants politiques suisses (le socialisme n’arrive que dans les années 1870, 1880, ndlr), à l’exception des catholiques conservateurs, futur PDC ». CQFD. Et Bender, on le laisse parler, sans lui renvoyer le miroir que, peut-être, le génie de ses propos pourrait bien davantage être dicté par la peur de perdre le deuxième siège que par le simple plaisir (certes immense, pour ceux qui l’écoutent) de donner un cours d’Histoire. Et nous voilà, auditeurs, enivrés de cette nouvelle thèse, cette nouvelle alliance, cette nouvelle arche sainte de notre architecture politique : le radical-socialisme.

Il est encore loin, le 16 septembre. Mais une chose est sûre : Edouard Herriot, incarnation de la République parlementaire, avec ses souplesses et l’infinie richesse de ses conciliabules de couloirs, ce mercredi-là, oui, nous penserons très fort à lui.

Pascal Décaillet

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