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Yves Nidegger en clown blanc

Sur le vif - Dimanche 07.12.08 - 19.40h

 

Clown blanc, ou Monsieur Dimanche ? La capacité d’Yves Nidegger à se métamorphoser, en fonction des circonstances, vient de rebondir comme mille galets sur l’onde de la RSR, à l’instant. Commis d’office, pour cause de parti commun, à la défense du président du Grand Conseil genevois, Eric Leyvraz, notre avocat-politicien avait à justifier, face à l’ombrageux plébéien Eric Stauffer, la mesure d’exclusion de vendredi soir.

 

On savait Nidegger entièrement voué, depuis des mois, à une entreprise de polissage de toute aspérité pouvant évoquer, dans sa personne, la sauvagerie qui colle aux basques de son parti, les gens sont si médisants, vous n’imaginez pas. Exercice réussi, là, sur le coup de 18.55h, au-delà de toute espérance : face au rugueux Stauffer, voici Nidegger le lissé. Face au populacier, voici l’élitaire exégète du règlement, le décrypteur. Face à la bête, primitivement prisonnière de son sentiment d’injustice, voici l’initié. Face à celui qui gronde, voici la musique du murmure. Très beau moment, à sortir dans les écoles de rhétorique.

 

Quel est, en Suisse, le parti qui tonne et qui détonne, déboule dans les salons, défrise le bourgeois ? L’UDC, of course. Eh bien là, non, c’était le contraire : l’UDC avait trouvé plus dérangeant qu’elle, alors, tout en douceur, elle le renvoyait à la niche. Si Nidegger avait disposé, en cet instant, de quelques bouts de viande, à coup sûr, il les aurait lancés au sol, pour nourrir le fauve appétit de son contradicteur.

 

Ainsi, en quelques minutes, il a montré qui, dans ce coin de pays, pouvait à l’occasion être gouvernemental. Sans élever la voix. Comme chez Verlaine, s’il y avait eu un vieux parc solitaire et glacé, les deux ombres de ces hommes y auraient tout à l’heure passé.

 

Pascal Décaillet

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