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  • Anne Petitpierre : l'ultime sanglot de l'oligarchie

     
    Sur le vif - Mardi 07.11.23 - 15.31h
     
     
    Quel mépris, dans la lettre de lectrice d'Anne Petitpierre à la TG ! Quel mépris pour l'électorat UDC-MCG ! Quel mépris pour les alliés de droite de ces deux partis, qui ont décidé démocratiquement, loyalement, de les soutenir ! Quelle arrogance, ce sentiment d'éternité au pouvoir du binôme PLR-PDC, comme si l'étiquette de droite, pour la nuit des temps, devait être estampillée de leur sceau !
     
    Quelle ignorance des réalités politique suisses, ces vingt dernières années ! Quelle méconnaissance du glissement du curseur, en toute démocratie, vers une droite patriote, souverainiste, populaire, sans chichis ni salamalecs, joyeuse ! Quel mépris de classe ! Ah, évidemment, ça n'est pas la droite de la Genève internationââââle, et de ses cocktails !
     
    Quand je pense que cette donneuse de leçons était radicale ! Le grand parti, populaire justement, qui a fait la Suisse ! Mais de quel droit vient-elle administrer le code moral de la droite genevoise ? Qu'elle aille boire une tisane, ou un doigt de porto, ou tout ce qu'elle voudra, avec les Femmes PDC, qu'elles moralisent entre elles. Qu'elles laissent le peuple genevois décider de son destin.
     
     
    Pascal Décaillet

  • L'UDC face au Jugement dernier du Temps

     
    Sur le vif - Mardi 07.11.23 - 10.30h
     
     
    Avant l'élection, ils passaient leur temps à coller des étiquettes : "raciste", "xénophobe", "populiste". Ils pensaient que le sceau d'infamie dissuaderait l'électeur. L'élection s'est produite, l'infâme étiqueté a gagné, les autres ont perdu. Mais, comme si de rien n'était, les autres ont continué à coller leurs estampilles. Avec les même mots, toujours recommencés. Chez ces gens-là, on ne réinvente le verbe qu'avec modération.
     
    L'élection du 22 octobre ne s'est pas jouée sur le racisme. Ni sur la xénophobie. Ni sur le populisme. Mais sur le pouvoir d'achat. La paupérisation des classes moyennes. Le sentiment d'abandon des PME par le PLR. L'échec ahurissant de notre système de santé libéral, dans l'un des pays les plus prospères du monde. L'arrogance des élites mondialistes et financières. Et, au tout premier plan, l'immigration, non en termes de jugement sur les étrangers, ni de peur de ces derniers, mais en termes quantitatifs. Ca n'est pas le principe d'ouverture qui est en cause, c'est l'afflux massif. À quoi s'ajoute le chaos de l'asile de la ministre socialiste.
     
    Ces thèmes, en profondeur, pour notre part, nous les avions largement repérés, depuis de longues années. Et traités. Dans des centaines de débats. Dans des centaines de commentaires. Pendant que d'autres, dans l'espace public romand, passaient leur temps à s'accrocher à d'improbables sujets sociétaux et wokistes, colportés à longueur de journées, à la RTS et dans le Temps, par d'ineffables "chercheurs en sciences sociales". Ai-je déjà songé à mentionner ceux de l'Université de Lausanne ? Ou, par distraction, l'aurais-je omis ?
     
    Eh bien ce sont les mêmes, aujourd'hui, exactement les mêmes médias, qui collent les étiquettes, les décollent, consacrent des pages et des émissions entières à savoir s'il faut bien les coller, ou même un édito (ce matin encore, le Temps), pour trancher sur la question métaphysique de l'appartenance de l'UDC à l'extrême droite. Comme si le Jugement dernier du Temps, en l'espèce, était d'une quelconque importance pour la vie quotidienne de nos compatriotes.
     
    Le 22 octobre, la droite a gagné. Pas la droite libérale, surtout pas. Mais une autre droite, souverainiste, plus simple, plus directe, plus franche, plus populaire, plus patriote, plus joyeuse. Non seulement, dans les quatre ans qui viennent, il faudra en tenir compte, notamment en matière d'immigration. Mais une recomposition draconienne du paysage médiatique s'impose. Près d'un Suisse sur trois vote UDC. Moins d'un journaliste sur vingt se sent en accord avec les grandes lignes de ce parti. L'ombre d'un hiatus.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Proche-Oient : pour une diplomatie de la connaissance

     
    Sur le vif - Lundi 06.11.23 - 15.13h
     
     
    Amitié avec Israël, reconnaissance de son existence, depuis 75 ans. Mais tout autant, amitié avec le monde arabe, et d'ailleurs aussi turcophone, ou persan. Amitié avec les Palestiniens. Volonté d'un Etat de Palestine. Mon rapport à l'Orient compliqué, vous le connaissez. Inchangé depuis un demi-siècle. Je me suis rendu pour la première fois au Proche-Orient en 1966, puis maintes fois pour des reportages.
     
    Je suis Suisse. J'aime mon pays. Je suis un patriote. Et je voudrais tant que le Proche-Orient puisse un jour politiquement lui ressembler : lorsque je suis allé au Liban, à l'âge de huit ans, on l'appelait "La Suisse du Moyen-Orient", référence à sa passionnante complexité. Nos deux pays, les six dernières décennies, n'ont hélas par eu le même destin.
     
    Je veux, pour mon pays, une diplomatie de la connaissance. Il faut connaître les langues, l'arabe, l'hébreu, le turc, le persan. Il faut s'imprégner des mots, des chants, des visions du monde, des grands textes religieux, des poèmes. Il faut étudier l'Histoire, dans toute sa complexité.
     
    Oui, il faut tout cela, dans la formation de nos diplomates. Comment voulez-vous appréhender l'Orient, alors que vous avez blanchi sous le harnais de la langue anglaise, de la vision américaine et atlantiste, de la "Guerre des civilisations" que veulent nous faire avaler les bellicistes, ceux du Pentagone comme ceux de la Maison Blanche, démocrate autant que républicaine d'ailleurs.
     
    J'ignore, à part la médecine, quelle est la formation intellectuelle de M. Cassis. Mais je m'étonne, de la part de cet homme intelligent, de voir poindre si souvent une obédience automatique, une génuflexion répétée comme une liturgie, à l'ordre occidental du monde, entendez celui des Américains.
     
    Je veux une Suisse ouverte. Une diplomatie de la connaissance et de la passion des peuples. Une Suisse amie d'Israël, et amie du monde arabe. Une Suisse qui parle à tous, je dis bien tous. Une Suisse qui s'efforce d'abriter toutes les négociations possibles, y compris les plus discrètes, comme ce fut le cas entre 1954 et 1962, notamment les dernières années du conflit, pour mettre un terme à cet autre drame du monde, cet autre déchirement de nos matrices : la Guerre d'Algérie.
     
    Notre minuscule pays a une carte à jouer, dans la tragédie actuelle du Proche-Orient : laisser ouvert le champ du possible. Laisser surgir les voix. Les écouter, toutes. S'aligner sur le camp américain, c'est fermer d'un coup cette possibilité. La Suisse doit avoir sa politique à elle. Celle de l'ouverture.
     
     
     
    Pascal Décaillet