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  • L'unité d'un pays tellement pluriel

     
    Sur le vif - Dimanche 25.09.22 - 14.52h
     
     
    Le résultat très serré sur l'AVS nous révèle d'ancestrales fractures au sein de la Suisse. Entre régions linguistiques. Entre Suisse centrale/orientale et Suisse occidentale. A certains égards aussi, villes-campagnes. Sans compter la vieille césure entre conception libérale (Freisinn économique) où l'Etat n'est pas premier, et approche latine, où il est plus maternant. De vieilles lignes de front, oui, qui rappellent les votes du 6 décembre 1992, ou ceux sur l'assurance-maternité.
     
    La leçon à tirer ? Sur les retraites, comme sur les tous les grand sujets sociaux, tellement plus importants, en lames de fond, que les vaguelettes sociétales, nous devons avoir à l'esprit l'unité de notre pays.
     
    L'unité, ça n'est pas l'homogénéité, surtout pas ! Le génie de la Suisse, c'est sa diversité. Les opinions s'entrechoquent, le corps électoral tranche, c'est parfois très serré, il faut en tenir compte. Non pour relativiser le vote majoritaire. Mais pour construire l'avenir sans écarter personne. Sur les retraites, c'est un enjeu majeur. Le chantier est encore immense, pour construire un système digne des grands idéaux de 1947 : donner à tous nos aînés les moyens de vivre dignement.
     
    L'unité suisse n'est pas en danger lorsque les composantes du pays votent différemment les unes des autres. Ni lorsqu'un scrutin, comme aujourd'hui, est serré. Elle serait en péril le jour où la voix du peuple ne serait plus considérée comme l'ultime arbitrage. Le jour où les factions l'emporteraient sur le processus politique. C'est valable pour les retraites. C'est valable pour l'assurance-maladie, dont aurons nous à parler en tout début de semaine. C'est valable pour tout ce qui touche à l'intérêt supérieur. Non celui d'un clan, mais celui de l'ensemble.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Italie : merci, Ursula !

     
    Sur le vif - Dimanche 25.09.22 - 10.29h
     
     
    La déclaration totalement intempestive de la Présidente de la Commission européenne sur les élections italiennes est une maladresse majeure. Elle renforcera, dans les urnes, le camp national, souverainiste, celui qui monte en Italie, celui qui monte en Europe.
     
    A un peuple souverain qui s'apprête à choisir le destin de son pays, on ne fixe pas de règles supérieures. Le faire, c'est provoquer automatiquement une montée de la fierté nationale : "Ca n'est quand même Bruxelles qui va décider pour nous".
     
    Les propos de Mme von der Leyen sont ceux d'une Allemande de Saint-Empire. Une vision de l'Europe où les différents pays peuvent toujours déléguer à une échelon supérieur. C'est la vieille conception démocrate-chrétienne allemande, rhénane, celle d'un Kohl. A quoi s'ajoute un détail : les Allemands plaideront d'autant plus volontiers pour ce modèle impérial que le personnage principal, tout en haut, sera, par hasard, un.... Allemand. Ou une Allemande. Cette vieille querelle, appliquée à l'Italie, est celle des Guelfes et des Gibelins. Ne doutons pas que Mme von der Leyen ait lu Roméo et Juliette. La chansonnette, sous le balcon, elle la connaît.
     
    Mais le choix de l'Italie, cette fois, pourrait bien ne pas aller dans ce sens-là. La question nationale, pour la troisième fois depuis l'unité (Risorgimento, 1922, aujourd'hui) refait surface. Laissons les Italiens voter. Respectons la souveraineté de leur peuple citoyen. Et analysons les résultats, quand nous les aurons. Disons simplement une chose, avec fermeté : si, par hasard, l'option nationale devait l'emporter, il s'agirait de la respecter. Prendre acte de cette donne, en effet nouvelle depuis 77 ans (voire 79). Décrypter son importance réelle et symbolique dans l'Histoire de ce peuple, depuis son unité, fort récente comme on sait.
     
    Tout cela, oui. Et surtout : nous n'aurons en aucun cas à faire la leçon à un peuple d'Europe de ses choix démocratiques et souverains. Nous ferions mieux - mais c'est un peu plus difficile - d'essayer de comprendre. Pour cela, il faut ouvrir des livres d'Histoire.
     
    A tous les Italiens, toutes les Italiennes, quel que soit leur vote, je souhaite un bon dimanche électoral.
     
     
    Pascal Décaillet
     
  • L'atelier, toujours recommencé

     
    Sur le vif - Vendredi 23.09.22 - 20,00h
     
     
     
    Je ne supporte pas le mot « start-up ». Le fait qu’une entreprise commence son activité n’a aucun intérêt en soi.
     
    Qu’elle dure ! Qu’elle emporte, sur le long terme, la confiance de ses partenaires. Qu’elle se montre fiable, solvable, qu’elle honore ses engagements. Qu’elle soit appréciée pour sa rigueur, sa précision, la qualité de son travail.
     
    Tout cela, sur de longues années. Dans la créativité recommencée de l’atelier, et non le cliquetis des cocktails.
     
    Après, peut-être, on discutera.
     
     
    Pascal Décaillet