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  • Seniors, avec nous !

     

    Commentaire publié dans GHI - 09.10.19

     

    Quelles retraites pour les Suisses, dans les décennies qui viennent ? La question est majeure, c’est l’un des sujets qui préoccupent le plus les habitants de notre pays. J’ai étudié à fond l’Histoire de nos régimes de retraites, avant la Seconde Guerre mondiale, puis dès 1948 (entrée en vigueur de l’AVS), puis au milieu des années 1980 (deuxième pilier obligatoire), puis aujourd’hui, avec la pyramide des âges inversée, et un très grand nombre de rentiers, les natifs du baby-boom, à qui notre société se doit d’attribuer une retraite décente.

     

    Une chose est certaine : le premier pilier, donc l’AVS, véritable fleuron de notre système social suisse, né du besoin d’Etat de l’immédiate après-guerre (débats parlementaires passionnants en 1947), réformé par dix révisions complètes, dont trois sous le remarquable conseiller fédéral Tschudi (PS, BS, 1959-1973), doit faire l’objet de nos attentions prioritaires. C’est lui qu’il s’agit de consolider à fond, car il est mutuel et solidaire, et se fonde sur l’aide entre les générations. L’AVS est un ciment de notre cohésion sociale.

     

    Aucune réforme des retraites, en Suisse, ne pourra faire l’économie d’une consolidation de l’AVS. Les personnes âgées, qui ont fait ce pays avant nous, et nous ont légué un pays prospère, ont droit à une vie décente. J’en profite pour les saluer, toutes, très amicalement. Leurs préoccupations sont les nôtres. Et nous voulons les garder avec nous, dans le corps social de ce pays que nous aimons.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Peter Handke, enfin !

     

    Sur le vif - Jeudi 10.10.19 - 14.08h

     

    Mon émotion fut immense, il y a environ une heure, en apprenant l'attribution du Nobel de Littérature 2019 à l'écrivain autrichien Peter Handke, quelques semaines avant ses 77 ans.

    Ma première pulsion aurait été de vous dire pourquoi, depuis l'âge de 18 ans, je lis cet immense auteur. Au Collège, où j'étais pourtant déjà très porté sur la littérature allemande, je n'avais pas entendu parler (enfin, il ne me semble pas) de celui qu'une prof d'Uni, à l'automne 76, avait appelé "Das schreckliche Kind der deutschsprachigen Literatur". Elle avait dit "Enfant terrible", alors nous étions allés voir, dans la bibliothèque. Le moins qu'on puisse dire est que nous ne fûmes pas déçus.

    Je réserve à un autre texte, dans les jours qui viennent, le soin de vous décrire pourquoi, à mes yeux, Handke a été l'un des écrivains majeurs, en langue allemande, depuis les années soixante, aux côtés de Heiner Müller ou Christa Wolf. D'autres, d'ici là, s'en chargeront, et ils auront bien raison.

    Mais j'en viens à un point, qui est à la fois littéraire et politique. C'est le courage, de la part de Handke - je l'avais relevé sur le moment, il y a 25 ans - d'avoir parlé des guerres balkaniques, au pire moment de l'anti-Serbie hallucinant qui se déversait sur l'Occident, en proposant, par le biais du récit littéraire, une vision serbe des événements. Aussitôt, cet écrivain majeur de la littérature de langue allemande avait été pris en haine par la communauté batracienne de ceux qui pensaient juste. Ce fut un moment terrible, de ceux qui vous désespèrent de la mission des intellectuels.

    A cet égard, le Nobel enfin attribué à Peter Handke, en plus d'une reconnaissance littéraire totalement méritée, c'est un magnifique camouflet à tous les BHL, les Kouchner, tous les donneurs de leçons, qui ont passé la décennie des guerres balkaniques, les années 1990, à nous instruire le procès de ceux qui ne pensaient pas comme eux. Donc, ceux qui ne pensaient pas comme l'OTAN, les États-Unis d'Amérique, la trahison mitterrandienne, et surtout l'Allemagne de Kohl, voulaient que nous pensions.

    Hommage au jury du Nobel. Cette fois, comme pour Günter Grass en 1999, comme pour Thomas Mann en 1929, ils ont vu incroyablement juste.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les gueux demanderont des comptes aux bobos !

     

    Sur le vif - Jeudi 10.10.19 - 10.39h

     

    L'ouvrier, le paysan, le travailleur agricole, qui a trimé, économisé, depuis des années pour s'offrir une automobile familiale, je ne suis pas sûr que les chants d'Apocalypse du bobo climatique ravissent particulièrement ses oreilles.

    Il a bossé dur. Il l'a enfin, cette voiture, pour emmener les siens à la mer. Il n'a aucune espèce d'envie de prendre le train. Il remplit son coffre de valises, ils ont tout sous la main, pendant les quelques semaines d'été. Ils aiment ça. Ils sont heureux, vivent avec le soleil, vont où ils veulent.

    Beaucoup d'entre eux, oh des Allemands pas millions, ou des Néerlandais, louent un camping-car, pour un mois. Ils y vivent, font des grillades, vont nager dans des lacs sauvages. Pour eux, pas de week-ends de foire à Berlin ou Barcelone, juste l'esprit congés payés, Nationale 7, ils sont les héritiers directs de Charles Trenet et Léon Blum.

    Ah, la doxa du climat ! L'immense paravent, pour jeter dans l'ombre les vrais sujets qui préoccupent les gens, à commencer par les plus précaires d'entre eux. Ceux qui ont besoin de leur voiture pour aller bosser, et qui vont adorer la taxe sur l'essence. Ceux qui ne vont plus chez le médecin, ne parlons pas du dentiste.

    Bobos, votre tour de passe-passe, avec le grand paravent, vous aurez un jour à le payer. Vous aurez à répondre de votre totale incurie sociale. Un jour, votre alliance objective avec les grands décideurs libéraux, les mêmes qui nous enfument avec leur "finance durable", éclatera d'évidence.

    Ce jour-là, les gueux demanderont des comptes aux bobos. La facture sera salée.

     

    Pascal Décaillet