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  • Toujours plus vite !

     
    Sur le vif - Jeudi 28.11.19 - 08.37h
     
     
    Les fous du volant apprécieront la limitation à 30 km/h au Pont d'Arve. Mais la barre est vraiment placée très haut. Jusqu'ici, personne n'a réussi à atteindre cette vitesse grisante, à la queue leu leu entre le feu de la rue de Carouge et celui de la Pointe. Seul un Italien inconscient, au nom interminable, issu de l'aristocratie milanaise, au volant d'une Lamborghini, aurait, dit-on, atteint une fois les 17 km/h. En écoutant Tosca. Et en ripolinant son cockpit doré.
     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Un Vert au Conseil fédéral : légitime !

     

    Sur le vif - Mercredi 27.11.19 - 21.55h

     

    On ne me soupçonnera pas d'une sympathie extrême pour l'idéologie des Verts. Mais désolé, là ils ont fait une percée. La question de leur représentation, hic et nunc, au Conseil fédéral se pose avec pertinence et légitimité.

    L'idée qu'il faudrait attendre quatre ans, huit ans, douze ans, pour qu'ils "confirment", est d'une hallucinante mauvaise foi de la part de ceux qui s'accrochent désespérément au pouvoir.

    Le temps démocratique est celui d'une législature. On définit des forces pour quatre ans. Rien n'existe avant. Rien n'existe après. Tous les quatre ans, tout doit être remis à zéro. Pour quatre ans, et pas une seconde de plus.

    Le peuple a donné un signal. C'est maintenant, et pas aux calendes grecques, qu'il doit être écouté. L'idée d'attendre l'élection suivante pour "confirmation" ferait éclater de rire n'importe quel pays voisin. Elle est même l'un des plus vulgaires dénis de démocratie qui se puissent concevoir.

    Quant à ceux qui n'en peuvent plus de roter leur antériorité, qu'ils s'inscrivent dans des clubs d'aînés. Ou comme figurines, dans des musées de cire.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'intangible noirceur du pouvoir

     

    Sur le vif - Mercredi 27.11.19 - 16.25h

     

    Rien, ni personne, ne "fait de la politique autrement".

    Les femmes ne font pas de la politique autrement.

    La gauche ne fait pas de la politique autrement.

    Les jeunes ne font pas de la politique autrement.

    "Faire de la politique autrement", c'est la promesse électorale de ceux qui veulent le pouvoir.

    Dès qu'ils l'ont obtenu, ils se mettent à faire de la politique exactement comme les autres. Comme eux, ils s'endurcissent. Comme eux, ils s'isolent. Comme eux, ils fonctionnent avec des gardes rapprochées, des commis aux basses oeuvres. Comme eux, ils s'accrochent. Comme eux, ils font tout pour demeurer au pouvoir.

    Rien, ni personne, n'échappe à cela.

    La grande saloperie du monde, c'est le pouvoir. D'où qu'il vienne, il vous corrode, il vous corrompt, il fait de vous un prédateur, il vous salit, il vous marque à jamais.

    Tant que les postes politiques seront des postes de pouvoir, avec capacité de choisir les gens, jouer de leurs ambitions, actionner des sommes d'argent, donner aux uns plutôt qu'aux autres, valoriser Jean pour humilier Paul, il n'y aura aucun changement.

    Adolescent, très tôt, j'ai eu l'immense privilège de lire en grec Thucydide (La Guerre du Péloponnèse) ou le génial biographe Plutarque, parmi beaucoup d'autres. Et puis, les grands tragiques. Et puis, tout le reste, Brecht évidemment. L'impression qui domine, au-delà des sublimes vertus littéraires, est celle de la permanence et de l'immanence d'une infinie noirceur humaine, dès que se trouve en jeu le principe même du pouvoir.

    Je ne crois pas au progrès. Je crois à l'éternité d'ébène des ambitions. Et au fond, bien qu'admirant tant de grands hommes dans l'Histoire, de Charles de Gaulle à Willy Brandt, de Nasser à Mendès France, je crois nourrir en moi une immense détestation du pouvoir.

     

    Pascal Décaillet