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À peine élus, déjà déconnectés !

 
Sur le vif - Dimanche 31.12.23 - 12.00h
 
 
Depuis de longues années, contre vents et marées, contre la mode "sociétale", contre l'obsession du genre, contre le wokisme, je plaide pour l'Histoire, la mise en contexte, le rejet des anachronismes, la prise en compte de toutes les perspectives (y compris celles des maudits). Je plaide pour la langue, et l'étude des phénomènes liés au langage. Je plaide pour le verbe, sa primauté, j'ai lu l’Évangile de Jean, en langue grecque, à chacun ses racines.
 
Traversant toutes ces années de diversion, j'ai maintenu un cap, dans mes analyses de la politique suisse : pouvoir d'achat, fiscalité des classes moyennes (on paye beaucoup trop d'impôts), réforme drastique de notre système de santé avec retour en force de l'Etat, relance de l'industrie, défense des paysans, régulation draconienne de l'immigration. Je veux une Suisse forte, indépendante, amie de tous, mais souveraine quant à son destin.
 
Dans la campagne fédérale de cet automne, j'ai eu le bonheur de voir que mes idées étaient largement majoritaires dans le peuple suisse. Minoritaires dans ma misérable corporation, mais gagnantes auprès du plus grand nombre. Ca tombe bien : je n'écris jamais pour mes pairs, mais pour la totalité des gens qui me font l'amitié de me lire. Bref, j'écris pour tous, en aucun cas pour une caste.
 
Oui, cette campagne s'est jouée sur le pouvoir d'achat, les retraites, les rentes AVS, la fiscalité écrasante pour les classes moyennes, la volonté de réduire les flux migratoires. Deux partis l'ont compris : l'UDC, le PS. Ce dernier, in extremis, a réussi à se débarrasser, le temps d'une campagne, de son aile sociétale et wokiste. Quand le PS fait du social, je dis oui. Quand il se vautre dans les questions de genre ou de couleur de peau, je me détourne. C'est aussi simple que cela.
 
La campagne s'est jouée sur la cohésion sociale du pays, les tendances lourdes, la santé, la vieillesse, la charge fiscale. Elle ne s'est absolument pas jouée sur le "climat", en tout cas pas dans la version apocalyptique présentée par les Verts. Protéger la planète, nous disons tous oui, mais entrer dans la liturgie de la religion Verte, non merci.
 
Oui, la campagne s'est jouée sur tout cela. Parmi des milliers, 246 ont été élus. Et c'est là que le scandale commence. A lire la presse dominicale de ce matin, on a l'impression de ne pas vivre dans le même monde que certains d'entre eux. La campagne se joue, à juste titre, sur les tendances lourdes de l'économie et du social. Et voilà qu'à peine élus, ils énoncent comme prioritaires des sujets totalement secondaires, voire tertiaires, par rapport à ce que le peuple a exigé le 22 octobre.
 
Du côté du PLR notamment, le décalage est ahurissant. Quand, mais quand donc, cette formation, héritière du Grand Vieux Parti qui a fait la Suisse moderne, le parti radical, naguère si populaire, retrouvera-t-elle les mots, la puissance du verbe, la proximité avec le peuple, la chaleur d'une appartenance commune, permettant ce qui lui fait tant défaut : la reconquête des coeurs ?
 
Nous, les citoyennes et citoyens, avons exigé du social, et voilà qu'on vient nous parler "financement des Universités" ! Et on espérait conquérir un siège aux Etats, avec ce discours coupé du peuple ?
 
Je ne dis pas qu'il ne faille pas "financer les Universités", vous pensez bien. Mais, désolé si je choque certains esprits totalement déconnectés, ça n'est pas là le souci premier du peuple suisse. Et si vous brandissez ce seul argument de salon pour persuader nos compatriotes de soutenir de nouvelles négociations avec l'Union européenne, vous pouvez déjà vous rhabiller.
 
Oui, les "priorités" brandies par certains élus, ce matin dans la presse dominicale, sont désespérantes. Elles soulignent, plus que jamais, le décalage entre la majorité des élus et le peuple suisse.
 
Nous, citoyennes et citoyens, faisons la politique. Lançons des initiatives. Nourrissons le débat, comme je le fais ici. Les élus sont là pour faire des lois, que nous pouvons heureusement défaire par référendum. Mais la politique ne leur appartient pas. Elles est nôtre. Elle est notre trésor commun, notre vigueur commune, à tous.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Merci pour ce billet! Je suis un citoyen suisse, donc un membre de ce peuple qui a exigé le retour aux fondamentaux dont vous parlez, et, en effet, je ne mets pas au sommet de mes priorités, loin de là, le financement des université, surtout pas de celles qui plongent dans le wokisme et le climatismne, si loin de mes soucis!

  • Et la RTS qui arrête la diffusion des films de Depardieu, quelle horreur ce wokisme et cette cancel culture diabolique. Merci Monsieur Décaillet pour ce bon travail en 2023. L’année prochaine j’annonce ici en exclusivité que j’aurai plus de pouvoir médiatique, car je suis rentré comme actionnaire à 50% dans un média conservateur romand. Continuons ensemble notre travail pour une Suisse romande libre et intelligente. Ps. Je regarde La Chèvre, film loué sur Apple+

  • Cher Monsieur Décaillet,
    Je suis un vieux, suisse, catholique traditionnel ayant quité l'église après Vatican II et le parti conservateur-chrétien-social après l'avènement du Centre, vieux con réac pour la gauche de la gauche. Apolitique depuis longtemps. Je suis vos billets avec délice car votre voix est celle de ma jeunesse et l'espoir de notre nouvelle jeunesse.
    Je vous souhaite une Bonnne et Heureuse Année.

  • Je voudrais en cette nouvelle année rendre hommage à votre courage de ramer à contre- courant. Vous êtes un des rares qui ose frontalement s’attaquer à la mode "sociétale", à l'obsession du genre, au wokisme et à l’évangile apocalyptique des Verts. C’est absolument remarquable.
    De plus, votre enthousiasme, vos idées claires, votre écriture ciselée, votre culture renforcent le plaisir de vous lire.

    Bonne année Pascal, et que 2024 vous maintienne en grande forme pour continuer à nous faire profiter de vos billets.

  • La "dernière" de la RTS avec Depardieu, devrait aboutir à l'abolition de la peine de la redevance...

  • J'avais quelque réticence envers la limitation de la redevance, la décision absurde et pitoyable de la RTS pour ne plus présenter de film avec Depardieu aura définitivement fait basculer mon verdict : ce sera un OUI sans regret pour une redevance à 200 CHF ! Et que l'on évite de me parler de pluralité d'opinions quand on voit que la monoculture et l'absence de toute pluralité règnent sans partage.

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