Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Marine face aux plumes du paon

 
Sur le vif - Jeudi 21.04.22 - 06.57h
 
 
Point 1 : faire fi des préférences personnelles des uns et des autres. Les partisans de Macron l’ont sans doute trouvé génial, ceux de Marine idem pour elle. Aucun intérêt, donc.
 
Point 2 : un débat, comme d’ailleurs toute cette campagne 2022, qui entre beaucoup trop dans les détails. Le temps de lavage d’une personne de grand âge dans une maison de santé, le matin, n’est pas du ressort du Président de la République française. Ce dernier s’occupe des Affaires étrangères, de la Défense, et de la cohésion nationale. On n’a pas besoin, à ce niveau de débat, du tour de piste de chiens savants, de bêtes à concours, qui ont bûché leurs fiches pendant des jours.
 
Point 3 : le débat fut mille fois plus équilibré que celui de 2017. Marine Le Pen est demeurée calme et rationnelle, elle n’a pas fait l’avion avec ses mains, elle a encaissé en souriant les plus basses attaques, notamment celle sur son emprunt russe, où l’ancien de la Banque Rothschild s’est montré indigne de sa fonction élyséenne sortante. Match nul, donc, ce qui est déjà une petite victoire pour la challenger.
 
Point 4 : Macron n’a cessé d’interrompre son adversaire. Elle, l’a laissé parler. Elle a bien fait.
 
Point 5 : les deux journalistes auraient pu lancer le débat, s’absenter pour aller dîner en ville, et juste revenir pour conclure, ça n’aurait rien changé.
 
Point 6 : la courtoisie du débat permet de révéler avec précision les deux France qui se sont affrontées hier. En 2022 comme il y a cinq ans, l’antagonisme Macron - Le Pen souligne, mieux que n’importe quel autre, l’exacte ligne de fracture de la politique française. Souveraineté contre dépendance, Nation contre partie d’un Empire, protectionnisme contre libre-échange, bonapartisme social contre orléanisme libéral, contrôle de l’immigration contre ouverture des frontières, souveraineté du peuple contre machinerie des corps intermédiaires, etc.
 
Point 7 : on n’a pas parlé d’obédience atlantiste. C’est dommage. Le paon aurait perdu quelques plumes.
 
Point 8 : dans trois jours, il faudra regarder en valeur absolue, donc en millions de voix, le résultat de Marine Le Pen, quel que soit l’élu. Et prendre acte, comme je l’ai déjà écrit, de l’inexorable progression de l’idée nationale et souverainiste dans la société française, depuis quinze ans. Quel que soit l’élu, le libéralisme économique débridé, l’immigration non-contrôlée, la folie des délocalisations, c’est terminé. Un Français sur deux, au moins, n’en veut plus. Et n’en a sans doute jamais voulu. Même reconduit, l’orléaniste devra en tenir compte.
 
Point 9 : nous avons eu hier un débat entre la droite libérale et la droite souverainiste et sociale. La gauche était aux fraises. C’est un peu tôt dans la saison. Mais bordel, ça fait du bien.
 
 
Pascal Décaillet

Les commentaires sont fermés.