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Voir le monde autrement que dans son bain

 
Sur le vif - Dimanche 27.06.21 - 10.05h
 
 
L'obsession d'une certaine gauche bobo, n'ayant sans doute jamais entendu parler du monde ouvrier, pour les sujets dits "de société" (je ne puis user de ces mots sans le paratonnerre des guillemets), ouvre la voie, pour les temps futurs, à une réaction dont nul d'entre nous ne peut prédire la puissance, ni la violence.
 
Réaction du peuple. Les précaires, les vrais. Les délaissés. Les oubliés de la gauche des salons urbains. Les jeunes sans emploi, ni avenir. Les seniors, aux rentes malingres, alors qu'ils ont travaillé toute leur vie. Ils ne relèvent, les uns et les autres, ni des questions de genre, ni de climat. Mais simplement de l'injustice, celle de Jaurès, celle de Blum, celle qu'ont tenté de corriger, toute leur vie, ceux qui ont construit nos assurances sociales : en Suisse, l'AVS (1948), en France la Sécurité sociale (1945), en Grande-Bretagne les grandes lois travaillistes de l'immédiate après-guerre. C'était le temps où la gauche s'intéressait encore au monde du travail.
 
Les délaissés, les vrais. Je doute qu'ils soient si sensibles aux questions de genre, ou de climat. Pour eux, la fin du mois précède celle du monde, comme chez d'autres l'existence précède (le prix de) l'essence. A eux, personne ne pense, jamais. Ni la gauche bobo, ni la droite du Nasdaq, ni le centre mou (pardonnez le pléonasme). Tout le monde les oublie. Mais leur réaction viendra. Elle se fera sentir.
 
Et puis, les classes moyennes. Ceux qui se lèvent le matin, bossent dur, gagnent leur vie, mais l'Etat leur pique tout : taxes, impôts (délirants, sur le revenu du travail), et puis les primes maladie, et puis les loyers, et puis les retraites qui fondent au soleil, et pour ces gens-là, jamais la moindre subvention. Ils ne sont là que pour cracher le pognon. Eux aussi, sans tarder, se révolteront.
 
La bulle sociétale dans laquelle nous sommes, autour du climat, autour des questions de genre, éclatera un jour. Les plus défavorisés en auront marre de ce dandysme d'Apocalypse, ou de ce tropisme obsessionnel autour de la nature profonde de nos désirs. Il y aura une réaction. Elle pourrait bien être à hauteur d'Archimède, et de sa pression égale venue d'en bas. Ce jour-là, il faudra voir le monde autrement que dans son bain.
 
 
Pascal Décaillet
 

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