Sur le vif - Mardi 20.04.21 - 15.41h
Le travail, le travail, toujours le travail ! Taxer ceux qui bossent, en absolue priorité. Les faire cracher au bassinet. Les transformer en vaches à lait de notre système fiscal. C'est ainsi que les choses se passent, à Genève. Et ça en devient franchement révoltant. Il faut inventer d'autres formes de perceptions fiscales, sur d'autres critères que le seul revenu du travail.
Il ne faut pas dire : "Ah oui, bonne idée, on va le faire". Non, il faut SE RETROUSSER LES MANCHES, ET LE FAIRE ! Sinon, nous allons, dans les années qui viennent, vers des secousses sociales violentes. Les grandes Révolutions, à commencer par la plus universellement connue, la Révolution française, n'ont pas été faites, n'en déplaise aux images d’Épinal, par le prolétariat. Mais par les classes moyennes. En 1789, on appelait cela le Tiers Etat : des gens qui se levaient le matin pour aller bosser, avaient immensément contribué à la prospérité française de cette seconde partie du 18ème siècle, mais demeuraient méprisés par les élites, tout juste bons à cracher le fric, sous la férule de la taxe.
On ne peut plus, à Genève, accorder une telle prédominance à l'impôt sur les revenus du travail par rapport aux autres formes de fiscalité. Cet impôt, pour les classes moyennes, devient totalement insupportable. Il doit être d'urgence revu à la baisse. Et puis, osons le dire : il n'est pas normal que 38% des contribuables ne paient pas d'impôts du tout. A se demander s'il vaut encore la peine de bosser, s'investir dans la vie professionnelle, y engloutir son temps, son énergie, sa puissance d'imagination, sa santé, pour finalement engraisser une machine étatique qui peut parfaitement - ET DOIT - revoir son train de vie.
Un mot enfin sur le Covid. Dans cette crise, l'Etat a pris en charge beaucoup de gens. Aides directes, exonérations des loyers commerciaux, etc. Nous n'en contestons pas le principe. Mais il y a aussi des personnes, et principalement des indépendants, qui n'ont pas touché un centime d'aide, ne l'ont d'ailleurs pas sollicité, n'ont pas pris une heure de pause, se sont rendus tous les jours sur leur lieu de travail, ont gagné de quoi se faire ponctionner par l'Etat pour entretenir la machine générale, mise sur ordre au ralenti. Eh bien ces gens, sans qui le Canton serait aujourd'hui en faillite, méritent un geste de la part de la collectivité. Une ristourne linéaire de 10% sur leur impôt sur le revenu serait un signe de reconnaissance. Parce qu'ils ont tenu. Ils n'ont rien demandé. Ils n'ont fait qu'apporter. Seulement voilà, à eux, on ne pense jamais.
Ce rabais, ils n'en verront bien sûr jamais la couleur. Parce que, dans toute cette affaire du Covid, il y a, pour éviter le grand frisson des barricades, une Sainte Alliance tacite entre les puissants et les assistés. Sur le dos de la classe moyenne, tout juste bonne à cracher au bassinet. Les braves soutiers du système, dans la salle des machines !
Eh bien cette classe moyenne, dans les années qui viennent, va nous donner de ses nouvelles. Sa révolte, sa colère, pourraient bien précipiter les grands changements de société que notre si tranquille classe politique, toute de bonhomie et d'impéritie, ne fait que différer.
Pascal Décaillet