Sur le vif - Dimanche 28.03.21 - 14.59h
Un gouvernement de gauche, pendant deux ans. Deux Verts et deux socialistes. Ou même trois Verts (en incluant M. Dal Busco), et deux socialistes. Une libérale, convertie à la dette. Un clignotant, imprévisible.
A Genève, trois cinquièmes (58,4%) de l'électorat ont voté aujourd'hui à droite. Deux cinquièmes seulement (41,5%), pour la gauche. La droite est nettement majoritaire dans ce canton.
Au sein de la droite, le radicalisme historique, populaire, proche des classes moyennes, celui des indépendants, des petits entrepreneurs, des PME, emporte plus d'un tiers des voix. Le libéralisme des golden boys, ceux des années 90 et jusqu'à la crise de 2008, est mort. Les fatigues patriciennes se sont repliées dans leurs granges brûlées. La droite genevoise est nettement majoritaire, sans appel, mais en termes de dynamique, elle est en lambeaux.
Autour de l'homme qui a réuni aujourd'hui près de 34% des voix, quelque chose, dans les deux ans qui viennent, va se constituer. Une force. Une puissance. Une dynamique de désir, populaire et combattante. Nul autre mouvement, parmi les éclopés de la déroute, ne lui sera comparable. Rendez-vous en 2023.
Reste l'essentiel : pour deux ans, la gauche est au pouvoir. Au gouvernement, pas au Grand Conseil certes. Mais elle va faire des dégâts. Les ayatollahs de la "mobilité douce" ont de beaux jours devant eux. Nous allons "nous endetter massivement" (sic !), pour des isolations d'immeubles. La gangrène inclusive va tenter de s'incruster dans notre magnifique langue française. L’École genevoise, aujourd'hui champ de ruines, va continuer ses dégâts. La classe moyenne va continuer de se paupériser. Le délire sociétâââl, cher aux bobos urbains, va continuer de jeter son paravent sur les vraies questions sociales. Il y en a pour au moins deux ans. Putain, deux ans !
Je ne reprocherai jamais à la gauche d'avoir voté pour la gauche, c'est son rôle. Mais je sais exactement qui, à droite, a tout fait pour cette victoire, par simple haine d'un homme, pourtant arrivé largement en tête de leur famille politique, au premier tour. Merci à eux ! Car les principales victimes de ce basculement à gauche, ce ne sont pas les nababs, qui s'en sortiront toujours. Ni les assistés. Mais, entre les deux, la classe moyenne. Ceux qui se lèvent le matin pour aller bosser. Ceux qui vivent de leur boulot, non de rentes. Les indépendants. Les petits entrepreneurs. Ceux qui crèvent de trouille de tomber malades parce que tout peut s'écrouler, d'un jour à l'autre. Tous ceux-là peuvent remercier les puissants tacticiens de l'Entente, qui ont sciemment fait passer la gauche.
Quant à moi, je suis un homme libre. Un entrepreneur, depuis exactement quinze ans. Un indépendant, plus féroce et plus farouche que jamais. Moi aussi, de partout, j'ai subi des pressions pendant cette campagne. Aucune d'entre elles n'aura la moindre influence, ni n'exercera la moindre censure, sur ce que j'ai à dire, dans l'ordre de l'analyse et du commentaire politique. Je ne suis ni un intellectuel, ni un eunuque. Je suis un homme libre. Un entrepreneur qui se bat. Je n'ai ni patron, ni maître. Je n'ai que la puissance de mon énergie, et mon ardeur sur le champ de bataille.
Pascal Décaillet