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Pierre-Yves Maillard, je ne vous pardonnerai pas

 

Sur le vif - Jeudi 10.09.20 - 10.36h

 

Pierre-Yves Maillard, vous avez été, en Suisse romande, le meilleur de tous. J'ai suivi votre carrière depuis le début, je vous admire, vous êtes un homme politique remarquable. Vous êtes honnête, engagé à fond dans votre cause, très bon orateur. Il se dégage de vous talent et puissance de conviction.

Mais désolé, Pierre-Yves Maillard, vous n'avez rien à faire dans le camp du NON. A côté des libéraux, et des dérégulateurs. Votre adversaire réel, c'est l'ultra-libéralisme économique, ce sont les patrons indignes de ce nom qui ont profité des flux migratoires pour engager à vil prix des étrangers, jetant ainsi une concurrence féroce - et souvent fatale - pour les travailleuses et travailleurs suisses. La sous-enchère générée par la libre circulation est une calamité pour notre pays, un fléau. Ces patrons fêlons, Dieu merci, sont minoritaires, mais ils existent, surtout en région frontalière, vous le savez très bien.

Vous le savez, Pierre-Yves Maillard, mais vous ne le dites pas. Parce que ce serait donner raison à l'UDC. Et, comme vous êtes par essence un tempérament frontal, vous ne cessez de diaboliser l'UDC dans cette campagne. Et vous ne dites pas un mot de vos complices de circonstance, les ultra-libéraux, dont l'idéologie de libre marché et de libre circulation met en danger la cohésion sociale, entre Suisses, dans notre pays.

Pierre-Yves Maillard, dans cette affaire, il y a eu trahison syndicale. Une partie des syndicalistes suisses, déracinée du patriotisme, vermoulue par un internationalisme cosmopolite, la vieille idée trotskyste de fraternité planétaire des travailleurs, a choisi de sacrifier l'intérêt supérieur de la cohésion sociale suisse, pierre angulaire de notre unité nationale, sur l'autel de l'idéologie mondialiste.

Et, dans cette votation, qu'hélas vous gagnerez sans doute avec vos complices de la droite affairiste, et leurs investissements financiers inimaginables dans la campagne, c'est ce jeu-là que vous jouez. Il est contraire aux intérêts suprêmes de la cimentation interne de notre pays. Homme de culture, vous connaissez pourtant l'Histoire si fragile de la Suisse, qui ne serait rien sans une attention extrême à nos équilibres internes. Vous le savez, et cela constitue une circonstance aggravante.

Citoyen de ce pays, je ne vous le pardonnerai pas.

 

Pascal Décaillet

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