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Les impôts : le fruit de notre sueur !

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 15.04.20

 

Nous sommes au cœur d’une crise majeure, je ne vous fais pas un dessin. Elle est avant tout sanitaire, et nous devons bien sûr, chaque fois, rappeler cette priorité. Mais elle est, immédiatement après, d’ordre économique et social. Car ces deux domaines vont ensemble : l’un ne saurait exister sans l’autre. Il faut d’abord l’économie, pour générer du profit. Puis, la solidarité, pour redistribuer : cela s’appelle le social. Sans les entrepreneurs, sans les travailleurs, salariés ou indépendants, sans les énergies créatrices de chacun d’entre nous lorsqu’il produit une activité professionnelle, sans nos efforts parfois sacrificiels, nulle cohésion sociale n’est envisageable.

 

La Suisse, déjà, taxe à fond le travail. A fond, et même franchement trop. Lorsque vous êtes indépendant, par exemple, vous payez seul l’intégralité (et non la moitié, comme un salarié) de vos assurances sociales (AVS, etc.), de votre prévoyance retraite, et si vous avez le malheur de dégager un revenu vous plaçant dans la classe moyenne, alors c’est l’impôt qui violemment vient aspirer vos gains. Oui, le travail est trop taxé, il faut inventer de nouvelles formes de fiscalité. A cet égard, l’idée de micro-taxe (une initiative a été lancée) sur les transactions financières est une piste à étudier très sérieusement. Tout comme celle d’une taxe sur les géants numériques mondialisés, qui déferlent sur nos services en Suisse, sans pour l’heure être soumis à l’impôt. Ces nouvelles formes, impérativement, doivent permettre d’alléger la taxation du travail, qui devient étouffante, et n’incite guère à l’effort.

 

Et puis surtout, cette crise va nous coûter très cher. Berne dégage des milliards, les Cantons des centaines de millions. Cet argent il faudra bien que quelqu’un le paye. Il n’est pas question, à mes yeux, que le contribuable genevois, déjà le plus taxé de Suisse, doive passer encore plus à la caisse. La classe moyenne de ce Canton (les gens qui travaillent, et n’arrivent pas à mettre un sou de côté, tant on les taxe) est déjà en voie d’étranglement. Il est encore moins question que l’Etat creuse encore davantage une dette déjà phénoménale. La légèreté avec laquelle cette hypothèse a été avancée par certains conseillers d’Etat est tout simplement consternante. Petit entrepreneur, je suis partisan d’une économie simple, prudente, et suis totalement opposé à toute forme d’endettement, y compris sous le prétexte (tellement facile !) « d’investissements ». La dette, c’est un boulet. La dette d’Etat, c’est un cadeau empoisonné pour nos enfants.

 

Bref, nos autorités ont sacrément intérêt à apprendre à compter. Se souvenir que l’argent de l’Etat, c’est l’argent du peuple. Redimensionner l’ensemble de la fonction publique. Privilégier les postes essentiels au service de la population. Renoncer à des secteurs d’intendance, qui ne sont pas vitaux. C’est dans cet esprit que nos édiles doivent travailler. Avec rigueur, sérieux, et un immense respect pour les contribuables, qui ont donné à l’Etat le fruit de leur labeur. Le fruit de leur sueur.

 

Pascal Décaillet

 

 

 

 

 

 

 

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