Sur le vif - Jeudi 13.12.18 - 16.07h
Le principe de démocratie représentative, issu du dix-huitième siècle, postule qu'on fasse confiance à des gens pour qu'ils nous REPRÉSENTENT dans un Parlement.
Fort bien.
Pour ma part - et je n'engage ici que ma vision personnelle - j'estime connaître les dossiers politiques, notamment au niveau de mon Canton (Genève) et au niveau fédéral, suffisamment à fond, chacun en particulier, mais aussi en transversalité, mais encore dans leur dimension historique, pour n'avoir pas particulièrement besoin de me sentir REPRÉSENTÉ par un autre, dans une Chambre législative.
Cette position, fondée sur une vie entière de passion pour la politique et pour l'Histoire, et sur des décennies de journalisme politique en Suisse, m'amène à souhaiter avec ardeur, comme je l'ai souvent dit, que notre pays invente patiemment mais sûrement, dans les années qui viennent, des systèmes d'EXTENSION DE LA DÉMOCRATIE DIRECTE, permettant au suffrage universel d'intervenir encore davantage sur les affaires de la Cité. Oh, il faudra du temps : c'est l'affaire de plusieurs générations.
Comme je l'ai maintes fois dit, il ne s'agit en aucun cas d'élaborer une démocratie au rabais, une sorte de sondage permanent, où un simple clic permet de se prononcer. Non, l'évolution du système doit impérativement aller de pair avec une extension et un approfondissement des CONNAISSANCES des futurs citoyens, dès les premiers temps de l'école, sur l'Histoire politique et les affaires qui touchent la Cité. Pour cela, il faut des profs enthousiastes, compétents, et habités par la transmission. Des maîtres, au sens où l'entendait Péguy, dans les Cahiers de la Quinzaine.
La citoyenneté se prépare. Elle est l'affaire de tous. Elle n'est pas seulement un impératif politique, mais avant tout une nécessité cognitive : sans d'immenses connaissances, acquises dès l'enfance, partagées grâce aux nouveaux outils (géniaux, en soi) dont nous disposons, rien ne sert de rêver à la participation du plus grand nombre.
L'école de la Cité est une école de connaissance.
Pascal Décaillet