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Pensée et prière pour le Proche-Orient

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Sur le vif - Mardi 15.05.18 - 16.29h

 

Je suis un ami du Proche-Orient, où je me suis rendu à de nombreuses reprises, je reconnais à chaque peuple aujourd’hui sur place le droit à l’existence, le droit à un Etat. Je reconnais cela à Israël, et me souviens de la grande émission spéciale que nous étions allés faire, en direct de Jérusalem, il y a juste vingt ans, mai 1998, pour les cinquante ans de ce pays. Mais tout autant, avec la même ferveur, je revendique depuis toujours, pour les Palestiniens, le droit à un Etat. Un Etat, et non une « Autorité » administrative, avec des check-points à tous les coins de rue. Je me souviens des funérailles de Yasser Arafat, novembre 2004, d’où j’avais présenté un Forum spécial, en direct de Ramallah, au milieu d’une foule immense.

 

La première réaction, après le massacre d’hier à Gaza, est évidemment celle de la colère. J’ai immédiatement pensé à Sétif, 8 mai 1945, prélude (neuf ans avant) à qui allait devenir, dès le 1er novembre 1954, la Guerre d’Algérie. J’ai pensé à Sétif, parce que là aussi, Jour de la Victoire contre les nazis, cela aurait dû être un jour de fête, et cela tourna en abominable boucherie. Lorsqu’une fête est ensanglantée, alors surgit quelque chose, de l’ordre de la tragédie grecque, comme une rupture avec l’ordre sacré, une source de malédictions futures, à jamais recommencées. C’est dans Eschyle, Sophocle, Euripide. C’est aussi dans la Bible.

 

L’immense erreur serait de réduire le massacre de Gaza, hier, à un affrontement entre Juifs et Musulmans. Parce que la question nationale palestinienne, c’est un fait depuis 1948, relancé depuis juin 1967, ne peut en aucun cas se résumer à sa seule dimension de conflit confessionnel. D’ailleurs, il y a des Palestiniens chrétiens. Et il y a des Juifs, citoyens israéliens ou de la Diaspora, qui désapprouvent les aspects coloniaux de la politique israélienne. Non, nous ne sommes pas là dans une guerre de religion, mais dans un affrontement d’ordre national. Tant que la Palestine ne disposera d’un Etat à elle, souverain, l’acuité de cette question demeurera.

 

Le 6 décembre 2017, j’ai publié, ici même, un texte intitulé « Ne faites pas cela, M. Trump ! ». Il était très clair que le transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem allait mettre le feu aux poudres. C’est fait, au-delà des pires inquiétudes que l’on pouvait nourrir. Jérusalem, ville « trois fois sainte », où tous doivent avoir leur place, les Juifs, les Musulmans, les Chrétiens, et puis aussi tous les autres, appartient, de toutes les lumières éblouissantes de son passé, au patrimoine de l’humanité, elle est Géorgienne, Syriaque, Arménienne, elle est de toujours et de partout, cela M. Trump n’a pas voulu le comprendre.

 

Pour l’heure, pensée et prière. Pour les Palestiniens tombés hier à Gaza. Pour les citoyennes et citoyens d’Israël qui veulent la paix des cœurs et celle des âmes. Pour tous ceux, d’une religion ou d’aucune, pour qui l’incomparable lumière du Proche-Orient veut dire quelque chose. Pensée et prière, oui, pout tous ceux de là-bas.

 

Pascal Décaillet

 

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