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Budget: les leçons d'un refus

 

Sur le vif - Samedi 13.10.12 - 10.15h

 

Le refus du budget, hier soir, par une nette majorité (54 contre 38), constitue un signal de premier ordre et un tournant dans une législature qui, pour le Conseil d’Etat, s’achève lamentablement. Il est certes revigoré, ce gouvernement, par le sang frais d’un Maudet, mais l’équipe est catastrophique, elle ne dégage aucune vision, aucune projection, si ce n’est de lointaines chimères concernant la région, ou la (congestion de toute) circulation en 2030. À ce Conseil d’Etat-là, incapable de s’en sortir (dixit l’UDC Eric Leyvraz) avec un budget de 8 milliards, il convenait de donner une leçon.

 

C’est chose faite. Et l’arrogance d’un François Longchamp, oubliant parfois qu’il parlait aux élus du peuple, et ultimes responsables du budget, n’y changera rien. En voilà un, d’ailleurs, dont on ne cesse de nous dire, qu’on va en prendre pour cinq ans avec lui (en voilà une belle raison de voter non demain), dont il va falloir, de très près, contrôler les appétits de pouvoir absolu. Le pouvoir d’un super administrateur, d’un géomètre précis, plaçant ses hommes partout, ne laissant rien au hasard, et beaucoup d’autres choses encore.

 

Revenons au budget. La leçon politique d’hier, c’est qu’allié avec deux partis de la Marge qu’il a jusqu’ici considérés comme des gueux, un PLR clairement inscrit dans sa famille politique naturelle, refusant les tiédeurs de bénitier des uns et les illusions écolo-libertaires des autres, peut faire la politique de ce canton. L’infléchir sérieusement, en tout cas. Et cette fois, enfin, avec une lisibilité politique (pour le rejoindre ou pour le combattre) que la population appréciera. Toutes ces années de gages, à pures fins électoralistes, donnés aux Verts (qui, bien sûr, hier soir, s’étouffaient d’indignation), ont été de nature, hélas, à diluer l’entendement même de la politique radicale, ou libérale.

 

Mais cette ère est révolue. La récréation est terminée. On la vu avec l’affaire Vibourel, on l’a vu, en Ville, avec le camouflet aux rues piétonnes. Il y a, dans ce canton, une gauche et une droite. Il y a, quelque part, un Marais centriste qui pourrait bien payer assez cher, à l’automne 2013, la moiteur de son opportunisme poitevin. Et les mêmes hommes, chez les radicaux, qui faisaient il y a peu des courbettes aux Verts, sont ceux qui, aujourd’hui, reprennent à leur compte (par exemple en matière de préférence cantonale) le discours honni du MCG.

 

Oui,  cette décision d’hier soir marque un tournant. Et peut-être, au fond, la première mise en action des troupes pour la campagne électorale. Sur des bases qui méritaient d’être clarifiées. Les mêmes qui, pour leur destin personnel, avaient brouillé le message en 2009, sont ceux qui, aujourd’hui, lui rendent clarté et lisibilité. Par pragmatisme : ils ne connaissent d’ailleurs que cela.

 

 

Pascal Décaillet

 

 

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