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La puce à l’oreille

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 04.04.11

 

Il y a des mots qui ne veulent rien dire. Par exemple : « Alternative ». Alternance à quoi ? A soi-même, vingt ans aux affaires, désespérément. Ou encore : « Entente ». Oui, ils ont osé garder cette étiquette, alors qu’il n’y a plus, dans la ville de Saussure, ni émetteur, ni récepteur, ni d’ailleurs message. Il n’y a plus ni puce à l’oreille, ni même l’éblouissant bruissement du silence.

 

Pourquoi ne dit-on pas : « la gauche, la droite » ? Ces mots font-ils peur ? En a-t-on honte ? Les politiques d’aujourd’hui  sont-ils trop incultes pour avoir entendu parler de la percée de la Montagne, au printemps 1793 ? N’ont-ils jamais lu Michelet ? Sont-ils trop Verts pour avoir une Histoire ? Trop rose pâle pour avoir entendu parler de Jaurès ? Qui sont-ils, ces libéraux qui n’ont jamais ouvert Tocqueville, ces radicaux ignorants de Fazy, ces PDC incapables de disserter sur Léon XIII, ou le Sillon ?

 

N’y a-t-il plus, à Genève, que Salika Wenger, François Longchamp ou Pierre Maudet avec qui on puisse encore avoir une conversation « de racines » sur l’Histoire des idées ? Ou Pierre Weiss ? Ou Olivier Meuwly ? Ou Philippe Bender, en Valais ? Ce qui tue le crédit du politique, c’est l’inculture de trop de personnages politiques sur la puissance de leurs propres origines. Comment voulez-vous, dans ces conditions de vide référentiel, qu’ils parviennent à nous convaincre ?

 

Pascal Décaillet

 

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