Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Lundi 07.03.11
Ecrivain suisse résidant dans un petit village de France, Daniel de Roulet est un peu le Don Quichotte de nos Lettres romandes, à cela près qu’il a remplacé les moulins par des chalets. Il est le Chaïm Nissim du lance-roquettes : mais chez lui, pas de centrale nucléaire. Juste des chalets.
Uli Windisch a-t-il une tête de chalet ? Quelle archaïque violence barbare a-t-il réveillée chez Dany ? A en juger par la dernière édition de « Tard pour Bar », c’en était au-delà de la caricature : à peine Uli prend-il la parole que Dany le coupe. L’inquisitionne. Le met en demeure. « Êtes-vous, oui ou non, UDC, M. Windisch ? », sur le mode des commissions sénatoriales du regretté McCarthy.
Caricature de procès d’intention. « On sait bien que les droits de l’homme ne sont pas votre préoccupation ». Bref, sur le mode du lance-roquets, Dany marque Uli à la culotte, mordille, griffe, égratigne. Et au fond, de façon inespérée pour le sociologue, donne raison à ses thèses sur l’intolérance d’une certaine pensée unique de gauche face à tout ce qui dévie. Uli aurait payé Dany pour tenir ce rôle, il n’en eût pas été mieux.
Cela prouve deux choses. Un, qu’il urge de fédérer, quelque part, ce qui ne suinte pas l’uniformité. Deuxio, réhabiliter rapidos la seule question qui vaille, ici-bas, inspirée comme la troublante verticalité de l’alpage : « Ca va, le chalet ? ».
Pascal Décaillet