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Censure : surtout pas !

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 08.10.09

 

Une initiative nulle, une affiche infâme : j’ai dit ici, lundi, ce que m’inspirait le combat de certains de mes compatriotes contre les minarets. Faut-il, pour autant, l’interdire, l’affiche ? Evidemment non ! Le Ville de Lausanne est tombée dans le piège, celle de Genève heureusement pas.

Une affiche est un révélateur. Elle arrache des masques, dévoile des vérités, donne à humer ce que suintent les entrailles d’un parti. Eh bien, que cela se sache ! Que cela se voie ! Que cela se contemple sur les murs de nos villes ! Décoder, décrypter, c’est le rôle du journaliste. Et c’est, aussi, celui du citoyen. Qui est adulte.

Une affiche, c’est un graphisme. Sept minarets noirs (diable, il est lourd, ce chiffre-là) en érection sur le drapeau suisse. Juste à côté, tout aussi noire, une femme en burka. Domination. Occupation. Que cela se commente, et pourquoi pas dans les écoles ! Que cela se déchiffre. Le pari sur l’intelligence, la raison, en l’espèce, est le seul qui vaille.

Quelles affiches doit-on censurer ? Celles qui, tout simplement, sont illégales. La loi doit être le seul critère. La loi, pas la morale. La loi, pas le consensus de la pensée dominante. Si l’affiche est légale, même infâme, qu’elle se voie. Qu’on en décortique les signes, en public. Mais, désolé, l’interdire, c’est entrer totalement dans le jeu de ses auteurs. Ils sont déjà assez malins comme cela, sans qu’on leur fasse cette fleur.

 

Pascal Décaillet

 

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