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L'agneau sacrificiel

 

La démission de Samuel Schmid, ce matin, n’est pas un acte politique, c’est un rituel sacrificiel, un inexorable cheminement de l’agneau pascal vers le couteau. Il fallait que cela fût. Cela est.


Samuel Schmid n’est pas mort hier, pour la seule et évidente raison qu’il était déjà mort ! Nul, sur cette terre, ne peut mourir deux fois. Mort, politiquement, depuis l’affaire Nef, et peut-être même déjà avant. Roi sans couronne, chevalier sans monture, combattant sans bannière, Jean sans Terre, ombre sans soleil. Assez de raisons, me semble-t-il, pour avoir envie de s’éclipser plus ou moins discrètement. Avec, en cadeau de départ, ou comme viatique, l’acceptation, finalement, du programme d’armement par le National. Comme un ultime bijou à un amant – ou une maîtresse – dont on prend congé.


Cette démission, à peine accélérée par les récents ennuis de santé du conseiller fédéral, c’est l’aboutissement d’un « annus horribilis » pour un magistrat qui avait sans doute cru avec un peu trop de naïveté qu’il allait pouvoir tirer profit du départ de Christoph Blocher. Un vent de traîtrise – disons un zéphyr – a soufflé au sein de son ex-parti, certaines évidences sont apparues, on a commencé à parler de double jeu, c’était déjà fini.

Le reste, ça n’était plus que l’inexorable, juste à accomplir. Les quatorze stations d’un chemin de croix, jusqu’à l’annonce de ce matin. Le rituel du pèlerin, du pénitent, en attendant le châtiment, qui sonnerait comme une libération. Dès le 1er janvier 2009, Samuel Schmid sera, à nouveau, un homme libre. Dégagé de cette perpétuelle machine à tuer qu’on appelle le pouvoir. A coup sûr, cet honnête homme pourra – on le lui souhaite sincèrement – redevenir un homme heureux.

 

Pascal Décaillet

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