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Des spots éclairés

 

Coup de Griffe - Lausanne Cités - Mercredi 19.03.14


Lorsqu’un doctorant en science politique, en 2143, consacrera sa thèse aux décisions les plus stupides jamais imposées au peuple suisse, il mettra sans doute en excellente place l’obligation de rouler de jour avec les phares allumés. Le truc le plus vain, le plus inutile, le plus gaspilleur que les automobilistes aient eu à appliquer.


 
Pour ma part, je suis bonne poire. Si une loi est en vigueur, je l’applique. Ou alors, je me bats pour qu’elle change. J’ai donc, dès le 1er janvier, laissé mes phares, et ma foi à cette saison, c’était plutôt nécessaire. Mais voilà, en cette fin d’hiver si belle qu’elle ressemble au printemps, nous sommes déjà tous à nous interroger sur l’utilité de cette mesure.


 
D’abord, parce qu’en plein soleil, les phares ne se voient tout simplement pas. Les motards, à juste titre, se plaignent d’être défavorisés. À tout allumer, on n’éclaire ni ne signale plus rien. Plus s’égrènent les jours, en direction de la belle saison, plus nous sommes des milliers à contempler la totale inutilité d’une décision macérée là-haut, quelque part, sans doute du côté de Berne.


 
Comment a-t-on pu laisser d’éthérés théoriciens statuer à ce point à rebours du bon sens ? La décision politique doit se déployer au service de la population. Là, pour l’heure, le citoyen automobiliste ne perçoit que la dérision d’une contrainte. Par des esprits éteints.
 
 


Pascal Décaillet


 

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